Une quinzaine de jeunes artistes danseurs prend part à une résidence de création sous la supervision du formateur-chorégraphe-danseur français, Abdoulaye Konaté, pour trois représentations inédites de l’adaptation solo de “Humming-Bird Colibri” d’une durée de 50 min.

Ils restitueront leur résultat vendredi 27 août 2021 à 18H, au Centre d’action culturelle d’Abobo (CACAB), le 8 septembre 2021 à 19H45, au CNAC Café Théâtre (CCT) à Treichville, et le 10 août 2021 à 19H à l’Institut français de Côte d’Ivoire au Plateau, dans le cadre de la première édition de la Biennale internationale de la danse (BID) en Côte d’Ivoire baptisée “Gbonhi 2021”.

Leur résidence de création a débuté le 16 août 2021 à l’Académie Ivoire Marionnettes à Abatta, dans la commune de Bingerville.

La pièce chorégraphiée de 50 minutes traduit “le beau” de corps qui se mêlent, s’entremêlent, se trémoussent, se déploient, traînent, déambulent comme des zombies, frissonnent, communiquent, se surpassent, s’affrontent, s’aimantent, se lâchent, s’opposent, se défient, se dispersent, avant de former une seule entité par moments. Le tout rappelant l’évolution en symphonie du colibri, dans une chatoyante chorégraphie.

Pour le chorégraphe Abdoulaye Konaté, le colibri aux multiples couleurs “cherche à surmonter chaque obstacle de la vie et trouve sa force dans le soin apporté à chaque chose”. A travers ce spectacle, le chorégraphe invite le spectateur à découvrir sa légende, qu’il croise “à des pans de sa propre histoire”.

A travers des gestes abstraits et très évocateurs, l’artiste présente son solo, adapté pour la circonstance, où présence physique et univers poétique parlent de la place de chacun dans ce monde, et d’une vocation à participer à l’épanouissement des êtres et de l’environnement.

Les ressources d’une création

“Le projet dans lequel nous sommes aujourd’hui est un projet initié par l’Institut français de Paris intitulé Danse Export. J’ai été, cette année, l’artiste sélectionné pour le conduire. Pour moi, le premier point important était de ramener ce projet dans mon pays d’origine. Ce qui était déjà l’idée de la directrice danse de l’Institut français de Paris”, a-t-il précisé.

“Là, le projet comprend plusieurs champs d’action et déclinaisons. Notamment arriver en Côte d’Ivoire, sélectionner une compagnie de danse locale, mettre en priorité le genre. Il y a dans la compagnie sélectionnée, la compagnie Lesg’arts en l’occurrence, sept garçons. Le but était donc de sélectionner, pour compléter le casting, sept femmes pour atteindre la parité du genre. Mais nous avons, en fin de compte, sélectionner huit danseuses”, a poursuivi M. Konaté.

“Alors, il faut savoir que nous n’avons pas pour ambition d’ainsi créer une compagnie, mais nous sommes dans la démarche de ma propre compagnie, ATeKa Compagnie, qui réside en France, précisément à Strasbourg. Pour moi, il était question de rencontrer mes compatriotes, de rencontrer des danseuses et danseurs de mon pays d’origine. La Côte d’Ivoire regorge de danseurs talentueux. Certes, beaucoup d’entre eux ont besoin de formation, mais il y a certains qui ont déjà un bagage sans toutefois être connus et donc visibles. Le projet Danse Export, c’est aussi ça. Exporter la danse, exporter son intelligence, exporter son protocole, exporter ses codes, exporter la connaissance et les faire partager avec les autres. En France, le projet “Humming-Bird Colibri”, qui est mon solo a été créé en 2015″, rapporte l’artiste.

Ce projet est produit par le Centre de développement chorégraphique national de Strasbourg qui lui a ouvert, en premier, les portes et où il continue d’évoluer en artiste compagnon.

“Du solo, au fur et à mesure des représentations, je me suis fait à l’idée qu’il me fallait procéder à la transmission. J’ai trouvé importante l’idée de la transmission. La transmission existe depuis l’époque de Louis XIV. Et chez nous, en Afrique, on nous transmet des choses sans pouvoir les nommer. Et j’ai senti, moi, le besoin de faire ça. Partir de mon écriture, de ma gestuelle et la transmettre à plusieurs danseurs. Je l’ai commencé en France. Il y a eu plusieurs retours de cette transmission avec des écoles mythiques qui ont participé à ce projet, dont l’Ecole du ballet du Nord. J’ai reçu la danse je ne sais d’où et où, mais je pense qu’on m’a transmis quelque chose. C’est, pour moi, le retour des choses. Dans l’exécution du projet sur place, il fallait s’appuyer sur un festival. Dans le projet Danse Export, il faut savoir qu’il y a la danse, il y a la compagnie locale. Mais quand tu emmènes le projet dans ton pays, il faudrait donc aussi qu’un festival l’accueille, un lieu l’accueille pour la restitution. Voici d’où est venue cette collaboration avec le Festival Un pas vers l’avant (UPVA), notre partenaire, qui s’est associée avec l’association Danse Ivoire Diaspora (DID), dont je suis membre et secrétaire général, pour mettre sur pied la Biennale internationale de la danse en Côte d’Ivoire”, a fait savoir Abdoulaye Konaté.

Il remercie toutes les structures qui soutiennent la Compagnie ATeKa. Abdoulaye Konaté a été rejoint à Abidjan par le scénographe-vidéaste, Ikhyeon Park, qui gère l’environnement audiovisuel du spectacle, en suivant d’une manière dramaturgique, visuelle et artistique, la pièce et son déroulement pour accompagner les danseurs au cours du spectacle.

“Un scénographe gère l’ensemble de l’harmonie de l’audiovisuel sur la scène, l’espace et les interprètes sur le plateau notamment”, affirme Ikhyeon Park.

En outre, sur le projet à Abidjan, Abdoulaye Konaté travaille avec le photographe N’Da Diby, professeur de cinéma et de théâtre à l’Institut national des arts et de l’action culturelle (INSAAC), par ailleurs metteur en scène, qui a travaillé.

Avant la résidence de création d’Abatta, les danseurs avaient été auditionnés du 12 au 13 août au Centre d’écoute et d’insertion des jeunes d’Adjamé, où ils ont été sélectionnés parmi 34 candidats.

“Humming-Bird Colibri” est une transmission dansée d’ATeKa Compagnie, une conception chorégraphiée par l’immense chorégraphe ivoirien basé à Strasbourg, Abdoulaye Konaté. La pièce est interprétée, dans le cadre de la première édition de la Biennale internationale de la danse en Côte d’Ivoire, par 15 danseurs.

Source: Agence Ivoirienne de presse