Le jeune réalisateur ivoirien, Franck Olivier Gbegbé, a présenté, samedi 16 juillet 2022, un film intitulé ‘’Secret des femmes’’ pour lutter contre l’excision en Côte d’Ivoire sous toutes ses formes.
Plusieurs étudiants, des membres de certaines Organisations non gouvernementales (ONG) et des autorités ont pris part à la projection de ce film d’une durée de 1H15mn à la cité rouge de Cocody.
Pour M. Gbegbé, l’excision constitue une violation brutale des droits humains et de l’intégrité physique et morale des filles et des femmes. Elle a des conséquences directes violentes sur leurs vies et peuvent provoquer des séquelles à long terme.
La pression sociale, le tabou autour du sujet, le manque d’information sur ses conséquences néfastes pour la santé, les amalgames avec la religion, les croyances et les superstitions très ancrées dans certaines communautés sont des faits qui ont amené le réalisateur à produire ce film.
Représentant la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant à cette projection, la directrice du comité national de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, Bessi Assiri Josiane, a salué la réalisation de ce film qui vient appuyer les actions du gouvernement face à ce fléau.
« Les chiffres sont alarmants. Nous avons un taux de 37% de mutilation génitale en Côte d’Ivoire. Cette pratique constitue un frein de l’épanouissement de la gent féminine. C’est pourquoi, le ministère a décidé d’accompagner le projet. Il y a des journées dédiées à la lutte contre les mutilations et le projet peut-être un canal de sensibilisation pour le ministère », a indiqué Mme Bessi.
Plusieurs étudiants, des membres d’ONG et des autorités ont pris part à la projection de ce film.
En Côte d’Ivoire, les zones les plus touchées sont le Nord du pays, le Nord-Ouest, l’Ouest, l’Est et le centre. Au Nord, a-t-elle détaillé, le pourcentage de la pratique se situe entre 80 et 85%, au Centre et à l’Est, c’est autour de 70% et le district d’Abidjan 24%.
« Toutes les zones de la Côte d’Ivoire sont touchées à des propositions différentes. A cela, il faut souligner que cette pratique est fréquente dans les pays limitrophes », a-t-elle déploré.
Les peines sont la prison de cinq ans ferme plus une amande 380.000 FCFA à un million FCFA.
En cas de décès de la victime, le réfractaire peut faire la prison à vie. Si la faute est commise par le corps médical, celui-ci écope d’une interdiction de pratiquer la profession durant cinq ans et risque d’être radié de la corporation.
Outre la réalisation de films, Franck Olivier Gbegbé est également écrivain.
Source: Agence Ivoirienne de Presse