Le procès de l’ex-chef d’État bolivienne par intérim, Jeanine Añez, débute ce jeudi 10 février avec deux chefs d’accusation, à savoir, les résolutions contraires à la Constitution et le non-respect de ses devoirs.
Ex-sénatrice, Jeanine Añez, 54 ans, avocate de profession, est jugée pour avoir accédé à la chaise présidentielle sans respecter la procédure imposée par la Constitution, après le départ d’Evo Morales en 2019, par un coup d’Etat.
« Ce qu’elle a dit ce jour-là, c’est “j’assume dès maintenant la présidence” est une auto-proclamation”», estime Israël Quino, avocat constitutionnaliste, affirmant que dans l’histoire politique de la Bolivie, « c’est seulement lors des dictatures, que l’on a vu des militaires surgir au palais présidentiel pour gouverner ».
Cela car l’ancienne sénatrice aurait accédé à la présidence du Sénat, puis à la présidence par intérim de la Bolivie, au mépris de la Constitution et du règlement du Parlement, lors de sessions qui ne rassemblaient pas le quorum nécessaire, selon le tribunal anticorruption. Au cours donc de ce procès, le tribunal anticorruption juge l’ex-présidente pour s’être installée à la présidence aux côtés du commandant des forces armées qui lui a remis l’écharpe présidentielle. Pour le ministère public, cette accession était contraire à la Constitution.
Selon les avocats de Jeanine Añez, les droits de leur cliente sont bafoués. « Le ministère public a fait quelque chose que l’on n’a même pas fait vivre aux pires dictateurs de notre pays, c’est-à-dire, lui refuser le droit au procès en responsabilité alors qu’elle a été chef d’État. Nous dénonçons une enquête hâtive et incomplète de la part du ministère public », précise l’un de ses avocats, Luis Guillen.
Pour les membres de sa famille, l’ancienne présidente par intérim est présentée comme une prisonnière politique et soutiennent que « la justice est aux ordres, cherche à effacer l’histoire, et à faire condamner les défenseurs de la démocratie ».
Jugés à ses côtés, les anciens chefs des armées, ainsi que l’ancien commandant de la police. Certains ont fui le pays et seront jugés par contumace. Pendant ce premier procès, l’accusée pourrait également être poursuivie pour les massacres de Sacaba et de Senkata où quelques jours après sa prise de pouvoir, plus de 20 partisans d’Evo Morales étaient morts par balle lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Source: Agence Ivoirienne De Presse