L’ONG Save Gnindjezan a offert des kits vestimentaires à l’hôpital psychiatrique de Bingerville, lors d’une cérémonie organisée, jeudi 06 avril 2023, au sein de l’hôpital. Ces dons, d’une valeur d’un million FCFA, sont composés d’une centaine de dessous féminins et masculins, de chemises, tee-shirts, robes, polos, pagnes, pantalons, bermudas… Selon la porte-parole de la délégation de l’ONG, Sonia Tra, ces kits viennent un tant soit peu soulager les pensionnaires de cet hôpital, le plus grand établissement public national, spécialisé dans la prise en charge des personnes atteintes de troubles neuropsychiques. « Nous naissons tous avec les mêmes droits. Ces pensionnaires font partie de la société et n’ont pas demandé à être internés en ce lieu. Nous profitons, en cette veille du week-end de Pâques pour les visiter et leur manifester un brin d’amour « , a-t-elle soutenu. « Merci d’avoir dépassé les préjugés, car beaucoup de personnes ont peur d’entrer dans notre établissement, compte tenu de la particularité de nos pensionnaires. Vous témoignez de votre intérêt pour ces personnes qui sont dans le besoin », s’est réjouie la représentante du directeur de l’hôpital, Mme Valerie Monné, par ailleurs responsable du service social de l’hôpital et adjointe du chef du personnel. Elle a profité de cette lucarne pour égrener quelques difficultés que rencontre l’hôpital psychiatrique de Bingerville, à savoir, le coût très onéreux des médicaments, l’insuffisance des vivres/non vivres et le besoin d’un véhicule de locomotion pour évacuer les pensionnaires et surtout, faire leur suivi dans la communauté, lorsqu’ils sont raccompagnés dans leur famille d’origine après leur traitement. « Sans tout cela, nous constatons de nombreuses rechutes, et tout est repris à zéro. Les familles, elles-mêmes doivent être suivies pour leur permettre de cultiver la patience et ne pas lâcher prise parce que le traitement est long et coûteux. Beaucoup de malades sont totalement abandonnés », a-t-elle déploré. L’hôpital psychiatrique de Bingerville, le plus grand centre public de prise en charge de pathologies mentales de la sous-région ouest africaine francophone, a été officiellement inauguré en 1962, même s’il exerçait depuis 1958. La prise en charge, à partir de l’âge de 16 ans, est aussi bien médicale que sociale (accompagnement, recherche familiale…), avec une moyenne de 100 hospitalisations par semaine. L’admission dans cet établissement sanitaire peut venir du concerné lui-même qui se sent mal, ou encore susciter par la famille, par l’autorité sécuritaire, municipale ou juridique (pour les prévenus de justice ayant de troubles psychiques ou par les forces de sécurité pour les malades errants). L’ONG Save Gnindjezan avait auparavant fait don de 150 draps d’hospitalisation et de kits d’entretien (savons liquide, javel, poubelles, seaux, raclettes, serpillère, gants, caches-nez ) aux responsables de cet établissement sanitaire en 2019.

Source: Agence Ivoirienne de Presse