Man, 15 mai 2023 (AIP)-Une mission de la délégation du Conseil café cacao de Man conduite par son délégué régional, Gnamien Kablan, a rencontré, les producteurs des régions du Tonkpi et du Bafing pour les sensibiliser à la pratique de l’agroforesterie.

La mission qui s’est déroulée respectivement du 2 au 9 mai 2023 dans le Tonkpi et du 10 au 15 mai dans le Bafing, avait pour objectif d’exhorter les producteurs à s’engager à cette pratique vu la dégradation du couvert forestier ivoirien.

Les différents acteurs rencontrés ont donc été invités à prendre conscience de la place de choix de l’agroforesterie dans la nouvelle pratique agricole dans les zones de production cacaoyère et caféière en Côte d’Ivoire.

« L’agroforesterie n’est pas une option, mais une obligation’, a fait savoir M. Gnamien indiquant que la culture du binôme café cacao ne doit plus se faire au détriment des arbres. C’est désormais, la condition sine qua non pour la prise en compte du cacao ivoirien à l’extérieur, notamment par l’Union européenne (UE) et les États-Unis.

Par ailleurs, il a poursuivi que la pratique devait pouvoir faire bénéficier aux producteurs de ressources additionnelles, « puisqu’ils seront désormais des propriétaires d’arbres qu’ils pourront vendre ».

Au cours de la mission, plusieurs thèmes, notamment, le changement climatique, l’accompagnement à la contribution à la reforestation, la norme ARS 1000 pour le cacao durable, ont été développés conjointement par la délégation régionale du café cacao, la direction des eaux et forêts et l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER).

Des échanges autour des différentes présentations ont permis à la délégation d’apporter des réponses sur plusieurs préoccupations exprimées par les producteurs.

Les producteurs ont été rassurés sur les essences d’arbres adaptées aux plantations et leur mise à disposition gratuite. Entre autres, l’Iroko, le Framiré, le Fraké et le Akpi. Le quota de pieds à planter par hectare est de l’ordre de 25 pieds.

L’agroforesterie est un nouveau code forestier mis en place par l’Etat de Côte d’Ivoire qui obéit aux normes établies par les bailleurs de fonds, en vue de booster la vente du cacao ivoirien sur les marchés internationaux. Sa mise en œuvre effective comme nouvelle technique agricole permettra de faire revenir le couvert forestier ivoirien, estimé aujourd’hui à seulement 2,97 millions d’hectares (selon les résultats du dernier inventaire forestier et faunique national de la couverture forestière de mars 2021) contre 16 millions en 1960.

Elle (agroforesterie) favorisera une pluviométrie adéquate pour la bonne croissance des plants du café et du cacao, indique-t-on.

La mission du Conseil café cacao soutenue par la direction régionale des eaux et forêts, et celle du ministère de l’agriculture, ainsi que du chef de zone de l’ANADER, a sillonné les départements de Man, Danané, Zouan-Hounien, Biankouma et Sipilou pour la région du Tonkpi et les département de Touba, Koro et Ouaninou pour la région du Bafing.

Source: Agence Ivoirienne de Presse