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Côte d’Ivoire-AIP/ Treize détenus mineurs toujours sans jugement dans les geôles à Man (COM)

Treize détenus mineurs n’ayant pas encore été jugés, croupissent, dans les geôles à Man, malgré les différentes démarches effectuées par le Centre d’observation des mineurs (COM) auprès des autorités compétentes, a dénoncé, jeudi 15 juin 2023, le directeur du Centre, Béblaï Jean Pohair, à l’occasion d’une visite des membres du clergé ivoirien en charge des Œuvres pontificales missionnaires (OPM), aux pensionnaire dudit centre.

Les guides religieux séjournent du 12 au 18 juin, dans la ville de Man pour les travaux annuel du Conseil national des OPM en Côte d’Ivoire.

« Des mineurs qui croupissent ici depuis 2016, 2017, 2018 sans jugement. Et figurez-vous que de l’autre côté, des majeurs viennent, deux à trois ans on les juge et ils sont partis. Mais au niveau des mineurs tout est bloqué. Ce qui fait mal c’est que nous les avons trouvés ici très petit en 2019 au centre », a ajouté, le cœur meurtris, M. Pohair.

Face à la difficulté de trouver une porte de sortie pour ses pensionnaires mineurs devenus maintenant adultes, faute de jugement, il a plaidé pour une implication si possible, des prêtres et même de toute la population, pour qu’une solution puisse être trouvée à la situation.

« Aujourd’hui on attire l’attention de toute la population parce qu’à notre niveau, on a mené déjà toutes les démarches qu’on pouvait. On a saisi le juge des enfants, le procureur, le président du tribunal, on a même saisi la cour d’appel de Daloa, mais rien n’a été fait depuis 2019 (…). Celui qui a peut-être une connaissance peut nous venir en aide, on a épuisé toutes nos cartes », a fait savoir M. Béblaï.

Ces enfants devenus majeurs du fait de leurs âges qui ne permettent plus de les maintenir dans le centre pour mineur, se retrouvent « de l’autre côté chez les adultes », explique-t-il.

« On a duré ici, on demande qu’on voit nos cas. Il est vrai avant, on ne savait pas ce qu’on faisait, mais on est arrivé ici, on a appris beaucoup de choses et on souhaite qu’on nous libère pour qu’on puisse mettre en pratique les métiers appris », a plaidé D. Paterne, pensionnaire au COM.

Selon la législation ivoirienne, au jour de leur comparution, ces enfants seront jugés en tant que mineur, apprend-on.

Les enfants en détention au COM de Man pour beaucoup, y séjournent coupés de tout contact avec leurs familles. Toute chose qui rend aussi difficile le travail des assistants sociaux pour certaines questions de la prise en charge.

Lors de leur passage dans le centre, la délégation des prêtres en charge des OPM ont échangé avec les détenus, partageant leurs réalités, avant de prodiguer des conseils et formuler pour eux des prières. Un don de vivres et non vivres d’un montant de 200 000 FCFA a été offert à la direction du COM pour aider à prendre en charge les pensionnaires.

Source: Agence Ivoirienne de Presse