Côte d’Ivoire-AIP/ Sept recommandations de la CSCI pour la réussite du projet Benkadi de protection du littoral et des aires protégées
La Convention de la société civile de Côte d’Ivoire (CSCI) a formulé, mercredi 21 décembre 2022, sept recommandations à l’issue d’études sur les problématiques d’adaptation et d’atténuation aux effets de l’érosion côtière et de la préservation des aires protégées, dans le cadre de l’exécution du projet Benkadi.
Le projet Benkadi met l’accent d’une part, sur l’atténuation et l’adaptation aux effets de l’érosion côtière sur les populations riveraines des régions du littoral que sont les Grands Ponts, le Gboklé, le Sud-Comoé, San Pedro et le District Autonome d’Abidjan.
D’autre part, il est question de la préservation de sept principales aires protégées face aux agricultures extensives dans 10 régions du pays. Le projet vise surtout l’inclusion des populations vulnérables, dont les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap.
La première recommandation exhorte le président de la République à signer le décret d’application de l’article 37 de la loi 2017-378 du 2 juin 2017 relative à l’aménagement, à la protection et à la gestion intégrée du littoral, en vue de la création et du fonctionnement effectif de l’Agence nationale de gestion intégrée du littoral (ANAGIL).
Au ministre en charge de l’Environnement et aux parlementaires, la CSCI demande de réviser la loi N°96-766 du 3 octobre 1996 portant Code de l’environnement afin de prendre en compte l’évolution du droit de l’environnement au niveau international, la problématique des changements climatiques, l’érosion marine, l’utilisation durable des ressources naturelles et la résilience communautaire.
La CSCI prie le Programme national de lutte contre les changements climatiques d’intégrer le volet genre et inclusion dans le Plan national d’adaptation aux changements climatiques en prenant en compte (outre les femmes), les jeunes et les personnes en situation de handicap.
La convention de la société civile, souhaite voir les sous-préfets institutionnaliser la gouvernance climatique inclusive au niveau local dans le sens de la prise en compte des besoins spécifiques des femmes, des jeunes et des personnes vivant avec un handicap pour mieux préserver les parcs nationaux et faire face à l’avancée de la mer, en prenant des décisions et en les faisant appliquer.
Les maires et conseillers régionaux, eux, sont priés d’adopter un plan climat intégrant les communautés affectées, le genre et l’inclusion.
Au Secteur Privé, notamment les exploitants de sables marins, recommandation est faite d’adopter une politique environnementale qui favorise la résilience des communautés riveraines, notamment des femmes, des jeunes et de personnes en situation de handicap, et à s’orienter vers la résilience des communautés vulnérables par l’accompagnement d’activités génératrices de revenus.
Aux agricultrices et agriculteurs riverains des parcs nationaux, enfin, il est demandé d’adopter des techniques agricoles durables pour réduire la pauvreté et les risques de conflits sans empiéter sur les aires protégées.
« La question des changements climatiques est une affaire de toutes et de tous. La CSCI et les partenaires de mise en œuvre du projet Benkadi souhaitent la prise en compte de ces recommandations afin que les communautés affectées par les effets du changement climatique en particulier les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap soient résilientes et vivent en paix », a affirmé le chef de projet, Oscar Gaguy, lors de la conférence de presse de présentation de ces résolutions.
A son avis, ces recommandations sont en harmonie avec la vision de l’Etat de Côte d’Ivoire, partie aux différents engagements nationaux et internationaux, pour atteindre à l’horizon 2030 une réduction des émissions de Gaz à Effets de Serre de 30,41%. Pour le volet adaptation, le pays vise à une réduction de la forte vulnérabilité et accroitre la résilience des secteurs prioritaires.
La CSCI finit par appeler l’attention des dirigeants des pays riches sur l’extrême urgence d’honorer leurs engagements en matière de financement de l’action climatique des pays du sud.
Source: Agence Ivoirienne de Presse