Côte d’Ivoire-AIP/ Retro Culture 2022 : Tam-Tam parleur ” Djidji Ayôkwé ” et spectacles époustouflants, mais aussi des flops et décès
L’année culturelle 2022 a été marquée par l’effervescence des préparatifs du retour au pays du « Djidji Ayôkwé », Tam Tam parleur du peuple Atchan, le retour sur la scène de l’Hôtel Ivoire de la star du reggae, Alpha Blondy, la célébration des carrières de plusieurs artistes, la méprise de l’artiste Wizkid pour le public ivoirien ou encore les décès de Justin Stanislas et, au crépuscule de 2022, du chanteur « Américain ».
Dans le cadre de la préparation du retour du Tam Tam parleur du peuple Atchan, ‘’Djidji Ayôkwè’’, sur ses terres, la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a pris part, au nom du gouvernement, le jeudi 27 octobre, à la chefferie d’Adjamé-village à Abidjan, à une cérémonie organisée par le Collectif des chefs de la fratrie Bidjan.
La cérémonie visait à conjurer les mauvais sorts en vue de faciliter le retour du ’’Djidji Ayôkwè” ou ‘’panthère-lion’’, un tambour sacré spolié en 1916, pendant la colonisation, par un soldat français, et conservé au musée du Quai Branly, en France.
Après 106 ans, les toutes dernières étapes de son retour en Côte d’Ivoire sont achevées après le soclage et son emplacement dans une caisse spécialement construite pour accueillir cet objet massif, long de 3,31 m, 0,78 de diamètre et qui pèse 430 kg.
Les mélomanes ont renoué, le 15 juillet, avec l’immense star du reggae, Alpha Blondy, lors d’un concert stratosphérique, qui a entransé des milliers de fans, au nombre desquels plusieurs membres dont le Premier ministre, Patrick Achi, des VVIP qui se sont offert des tickets de 150 000 FCFA.
Coups de gueule, cris du cœur… coups de chœur. Entre diatribes incisives contre les « marchands d’armes », et égrenage des plus cultes tubes de son riche répertoire, la méga star ivoirienne avait mis en transe le public dans un Palais des congrès de l’hôtel Ivoire en effervescence, qu’il retrouvait 26 ans après son dernier spectacle sur cette scène.
Contrairement au retentissant succès du concert des 25 ans de carrière du Duo Yodé et Siro, les Ivoiriens ont assisté, ahuris, aux protestations alarmées de Soum Bill, qui geignait contre le désintérêt des sponsors pour l’organisation de ses trente années de carrière.
Finalement, il a fait salle comble, le 22 octobre, au palais de la culture.
D’autres célébrations d’anniversaires de carrières, comme celle des 45 ans d’Aïcha Koné, le 7 août, à laquelle assistait l’ex-président Gbagbo Laurent, des 45 ans de Bailly Spinto, le 13 septembre, des 40 ans de Luckson Padaud, le 3 septembre, ou des 40 ans de la reine de l’ahoco, Antoinette Konan, le 3 décembre, ont connu des succès plus ou moins mitigés.
Leur plus grande désillusion, certains mélomanes ivoiriens l’ont connue, le dimanche 11 décembre, lorsque l’artiste nigérian, Wizkid, les a laissés en plan, pour un autre spectacle à Cotonou, au Bénin, alors qu’ils avaient déboursé, 50 000, 100 000 voire 150 000 FCFA pour le voir sur scène à Abidjan.
Le 30 juin, l’un des doyens de la musique ivoirienne, Justin Stanislas, tirait sa révérence à l’hôpital Mondor, un établissement hospitalier parisien.
Epoux de la célèbre Marraine de Clignancourt, il avait la réputation d’être très sollicité et écouté par la diaspora ivoirienne de la musique dans la capitale française.
Son titre à succès « Agnissè » a longtemps bercé la jeunesse de nombreux ivoiriens, son hommage à Ernesto Djédjé, jusqu’au « Retour du Sphinx » sorti en 2010 avec notamment le titre « Les benguistes » chanté en featuring avec DJ Rodrigue, des œuvres qui ont marqué une longue et riche carrière musicale des bords de la lagune Ebrié à celles de la Seine.
Autre désolation, le décès, le 27 décembre, de Djomassé Raoul dit « Américain » des suites d’un accident vasculaire cérébral (AVC) au Centre hospitalier universitaire d’Abidjan, après son évacuation de Yamoussoukro, où il devait se produire en spectacle.
Les bonnes notes reviennent à Virginie Layo, Didi B, KS Bloom, ou encore Eunice Zunon, révélations unanimement portées au panthéon par le public et les critiques les plus pointilleuses
L’année 2022 a aussi enregistré l’organisation de nombreux festivals thématiques dans différentes régions pour la promotion des valeurs culturelles des peuples, la célébration d’artistes à travers notamment le PRIMUD, la 12ème édition du FEMUA, entre autres.
Source: Agence Ivoirienne de Presse