Côte d’Ivoire-AIP/ Premières victimes du terrorisme, les femmes invitées en première ligne de la sensibilisation contre la prolifération des armes
Les femmes sont les premières victimes du terrorisme et elles doivent jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le terrorisme à travers la sensibilisation sur les dangers liés à la prolifération, la circulation, la détention et l’usage abusif des armes légères et de petit calibre, selon le président de la Commission nationale de lutte contre la prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre (ComNat-ALPC).
Le président de la commission, le contrôleur général de police, Djokouéhi Djibré Léon Apauls Vahnan, l’a affirmé, jeudi 3 novembre 2022, lors d’un atelier de sensibilisation des femmes leaders d’opinion sur la problématique des ALPC.
« Les femmes sont les premières victimes des crises armées, coups d’Etats et des menaces terroristes quand, devenues veuves, elles se retrouvent cheffes de familles si elles ne sont pas victimes de viols, de mariages forcés ou autres féminicides », a déploré le général Djokouéhi.
Dans sa politique de lutte contre le terrorisme et les menaces sécuritaires nouvelles asymétriques, le gouvernement ivoirien a mis en place une stratégie incluant une synergie d’actions entre les partenaires et la société civile, avec une place importante accordée au genre, parce que « quand les femmes s’organisent et décident, personne ne peut les arrêter », a-t-il souligné.
A cet atelier, la vingtaine de participantes, leaders des organisations féminines les plus représentatives, ont été instruites sur la problématique des ALPC, les missions et mandats de la Comnat-ALPC et le rôle et la contribution des femmes dans ce combat pour le renforcement de la sécurité communautaire.
Il s’agissait pour elles de s’imprégner des thématiques liées à ce fléau, d’interagir avec les experts pour plus d’efficience de leur action en vue de l’instauration d’un environnement de paix et de sécurité durable dans leurs différentes communautés.
Dans un contexte de porosité des frontières, les armes légères et de petits calibres ont causé, jusqu’en 2021, plus d’un millier de morts au Burkina Faso, plus de 900 au Mali, une cinquantaine en Côte d’Ivoire, avec des millions de déplacés dans la sous-région, selon les chiffres de la Comnat-ALPC.
La CEDEAO dénombre près de 10 millions d’armes légères et de petit calibre (ALPC) en circulation illicite au sein de ses États membres. La prolifération et la circulation illicites de ces armes en Afrique de l’Ouest soutiennent l’émergence d’une criminalité transnationale organisée et des mouvements extrémistes violents. Sur le plan interne, elles favorisent l’instabilité en entretenant un risque latent de violence armée.
Les crises militaro-politiques qu’a connues la Côte d’Ivoire, de 2002 à 2011, ont favorisé la prolifération de ces armes. Pour freiner la montée du fléau, le gouvernement ivoirien a mis sur pied, le 30 avril 2009, une Commission nationale chargée de la lutte contre la circulation massive des armes légères et de petit calibre.
SOURCE: AGENCE IVOIRIENNE DE PRESSE