Quarante ans révolus, et des années de journalisme, de communication, et d’entrepreneuriat à son actif. Israël Guébo a un parcours bien chargé en expériences, mais aussi en partage de connaissances. Son objectif est clair : être utile. 11 ans après être revenu en Côte d’Ivoire, la vision n’a pas changé. À travers le prisme du travail, elle se précise. Portrait.

« En 2011, je suis rentré en Côte d’Ivoire pour transmettre ce que j’ai reçu à mes jeunes frères passionnés de journalisme et communication », confie Israël lors d’une interview. Former. Une mission que s’est assignée le communicateur. Une vision pour laquelle il n’hésite pas à quitter la France après son master obtenu l’École de Journalisme de Lille.

« Je veux avoir l’impression d’impacter, d’apporter quelque chose de plus », indique-t-il. Apposer sa marque. Influencer positivement. Israël Guébo passe par l’éducation pour pousser la nouvelle génération à croire en ses rêves.

Des rêves, il en a toujours eu. Celui de devenir journaliste naît en classe de troisième. En 1998. « En regardant Awa Ehoura à la télévision, j’ai su que je ferais du journalisme. », raconte-t-il, nostalgique. Dès lors, il se consacre corps et âme à la réalisation de ce rêve. Celui qui raflera le prix du meilleur blog francophone 2008 a un déclic.

Sous la plume de « Israël Yoroba », Guébo laisse ses traces dans plusieurs rédactions. « Le courrier d’Abidjan », « Objectif Hebdo », « TV5 monde », Scrib Magazine ». Observateur France 24, en stage à RFI.

En 2009, Israël lance sa première idée de média : Avenue 225. « Un projet qui visait à former des jeunes à travers la Côte d’Ivoire et leur donner la possibilité de publier leur quotidien sur un blog communautaire », explique le communicateur. La machine est lancée. L’homme ne s’arrête plus. Israël multiplie les initiatives de formation, de sensibilisation et d’intégration professionnelle des jeunes. 2013. « La première web radio d’information disponible 24 h sur 24, 7 jours sur 7 », Class’FM émet sur… Le web. Passionné de numérique, Israël co-fonde l’agence digitale E-voir. Sous la coupole de cette agence, germe E-school, pour former à l’usage du numérique. La même année, intervient Bric-Espoir, qui promeut une utilisation consciencieuse du numérique. « À ce jour, ce sont un peu plus de 25 000 jeunes que nous avons touchés dans toute la Côte d’Ivoire, sur l’ensemble de nos programmes et de projets de formation et de sensibilisation ».

Sa plume, Israël la consacre aussi à l’écriture. La vie comme elle va, Compagnie Caïman. Parues respectivement en 2013 et 2016, ces œuvres portent l’encre de l’écrivain. Croire, son autobiographie est « un testament à titre costume », rigole-t-il, reprenant la célèbre formule de l’éminent journaliste George Taï Beson. L’idée est derrière : célébrer les personnes de leur vivant.

Directeur pays de l’entreprise audiovisuelle Hémisphère Africa en 2017. Chargé de communication Afrique de l’Ouest-Golfe de Guinée à l’Agence Française de Développement. Chargé du Hub Médias Sociaux pour l’Afrique Francophone au ministère des affaires étrangères suisse… Israël endosse les postes à responsabilités.

En 2016, Israël met sur pieds l’Institut Africain des Médias (IAM). Une école de formation en communication et journalisme dont il occupe la direction. Des formations, Israël en donne également à la Présidence, dans des ministères et cabinets ivoiriens.

En 2020, il orchestre la création du Centre de Lecture et d’Éducation Sociale à Abobo Biabou. Un centre qui abrite une bibliothèque, et devient le théâtre de formations aux jeunes et aux femmes.

Avec l’association Génération innovante qu’il préside de 2017 à 2021, Israël sillonne près de treize villes pour redonner de l’espoir aux jeunes par « la sensibilisation au civisme, la formation à la recherche de bourses d’études et d’opportunités », explique-t-il. L’association crée un cadre d’échanges grâce à des projets tels que Civisme 2.0 avec l’UNESCO, et le Cadre de Dialogue Citoyen (CDC).

Valoriser le potentiel des jeunes de la commune d’Abobo. C’est l’objectif qu’il vise avec la plateforme web « Believe in Abobo ». En 2022, il décide de se pencher plus sur les questions de société, dont l’éducation. Ainsi naît la « Fondation Croire Côte d’Ivoire ». Parrainer des associations. Accompagner des structures. Israël ne se ménage pas pour répondre à son sacerdoce de formateur.

Et son travail ne passe pas inaperçu. En 2022, il se voit décerner le Grand Prix de la Formation, lors de la 9e édition des ASCOM Awards. Son trophée rejoint le catalogue des nombreuses distinctions glanées au fil des années. Meilleur Blogueur Francophone en Allemagne en 2008, Meilleur blog de journaliste d’Afrique de l’Ouest en 2009, Prix Harubuntu de la meilleure action de communication en 2011, prix Francophonie 35-35 de la meilleure initiative de média, Chevalier dans l’Ordre du mérite de la communication de Côte d’Ivoire en 2019. Et ce n’est pas tout. Il intègre cette même année le Conseil d’Administration de l’École Supérieure de Journalisme de Lille. Devant ainsi le premier africain (et le seul encore en ce moment) à siéger dans l’instance de décision de la prestigieuse école française depuis 1924.

Pour gérer toutes ces activités au quotidien, l’astuce d’Israël est claire : « C’est une question d’organisation », souligne-t-il. Malgré les charges, l’homme ne perd pas son humour. Pour lui, « le rire est une thérapie, la joie un médicament, les projets, un carburant ».

SOURCE: AGENCE IVOIRIENNE DE PRESSE