Des populations du département de Niakara (Centre-nord, région du Hambol) ont plaidé, dans un entretien avec l’AIP, samedi 29 juillet 2023, auprès des autorités ivoiriennes afin qu’elles conçoivent et mettent en œuvre une réponse multisectorielle pour accompagner l’accueil de réfugiés présents dans les localités de la circonscription administrative sans aucune assistance .

« Le gouvernement doit prendre des dispositions urgentes pour faciliter l’accueil , la vie quotidienne et l’intégration sociale des réfugiés qui arrivent du Burkina Faso et s’installent dans les villes et villages du département « , a déclaré un habitant de Sélilékaha, Sanga Touré , un agriculteur dans ce village à l’Ouest de la ville de Tafiré.

Pour lui , le manque de communication dans l’installation des réfugiés ,parfois avec leurs troupeaux de bœufs , peut être source d’incompréhension chez les populations autochtones , » déjà que nos relations avec les éleveurs de bovins ne sont pas généralement au beau fixe « .

Cette opinion est partagée par des fonctionnaires à Niakara et à Tafiré , dont un instituteur de la circonscription de Tafiré, M.K.O qui souhaite que l’État étende l’offre de ses services à ces réfugiés dans les zones d’accueil du département de Niakara.

» Non seulement beaucoup d’enfants sont sans papiers pour pouvoir intégrer notre système éducatif , mais aussi et surtout ,en ville, ces réfugiés, sans assistance , squattent des maisons inachevées dépourvues de toutes les commodités « , a-t-il déploré . Il a encouragé l’Etat ivoirien à prendre des mesures et ce , par le biais de ses représentations locales.

Tous ont plaidé pourque le gouvernement renforce l’assistance aux réfugiés les plus vulnérables , notamment les femmes enceintes, les enfants à bas âge , les vieillards et les malades de tout genre .

« Personne ne parle de cette présence de réfugiés dans la ville de Niakara ! Pourtant, c’est au départ qu’il faut informer et sensibiliser les populations hôtes à l’effet de dissiper les préjugés qui engendrent toujours la discrimination et la xénophobie « , a suggéré un chef de communauté de Niakara ,interrogé par l’AIP ce samedi 29 juillet 2023.

Le département de Niakara connaît , depuis deux mois , un afflux de réfugiés , majoritairement des éleveurs de bovins en provenance du Burkina Faso. Le maire de Tafiré, Coulibaly Sounkalo dit Charles Sanga, a tiré la sonnette d’alarme sur ce phénomène social, lors d’une rencontre en juillet 2023 ,avec les chefs traditionnels de la ville et des villages environnants.

Les différentes brigades de gendarmerie nationale du département de Niakara ont entamé, début juillet 2023, l’identification de ces réfugiés éleveurs de bovins, certains étant installés dans les forêts classées de la circonscription administrative par les services forestiers compétents.

Source: Agence Ivoirienne de Presse