Ivory Coast Times

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Côte d’Ivoire-AIP/ Les résultats d’une étude multi-pays sur les garderies d’enfants restitués au MFFE

Un atelier de dissémination des résultats de l’étude « Classe moyenne féminine et demande de Services de Garde d’enfants en Afrique de l’Ouest: cas du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal » s’est déroulé mardi 22 août 2023 au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE) sis au 8e étage de la Tour B, à la cité administrative d’Abidjan Plateau.

A l’ouverture de l’atelier, le directeur de cabinet du MFFE, Moussa Diarassouba, a expliqué que ces résultats permettront aux pays ciblés et notamment la Côte d’Ivoire à réaliser leurs agendas de développement et à tenir les engagements internationaux, surtout les ODD 3 et 4. « Cette étude qui cible le couple mère/enfant offre ainsi l’opportunité d’adresser la problématique dans son ensemble et d’en tirer tout le dividende », a-t-il poursuivi.

Selon le chef de projet, Pr Joseph Cabral de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), ce programme de recherche mené par 22 enseignants-chercheurs des quatre pays concernés, a été organisé par le Laboratoire de recherches sur les institutions et la croissance (LINC) de cette université, en collaboration avec le CRDI, l’UAM et l’Université Houphouët-Boigny d’Abidjan.

« Malgré l’émergence d’une classe moyenne féminine en Afrique, les femmes continuent d’être désavantagées face aux opportunités d’emplois, comparativement aux hommes. L’absence de Services de Garde d’enfants (SDG) apparait comme étant l’une des contraintes majeures auxquelles se heurtent les femmes sur le marché du travail », a-t-il justifié la pertinence du sujet.

L’étude révèle que les SDG dans les lieux de travail ou de proximité sont bénéfiques à plus d’un titre pour les femmes, pour les enfants et pour l’ensemble de l’économie. En effet, l’accès à des services de garde contribue, d’une part, à une réduction du stress de la femme et d’autre part, à la sécurité de l’enfant.

Ainsi, la portée de l’enjeu est de permettre aux femmes de libérer le temps indispensable à leur insertion, à leur promotion et à leur leadership dans le monde du travail.

Ce programme de recherche était articulé autour de cinq axes, selon la présentation faite par Dr Vassy Pierre Sangaré, au nom du coordonnateur pays pour la Côte d’Ivoire, Pr Kouakou Clément.

Il a relevé que dans ce pays, 8,3% de femmes participent au marché du travail formel contre 17,1% d’hommes (12,9% dans l’ensemble). L’on y dénombre 33,3% de femmes dans la classe supérieure, 31% dans la classe inférieure et 35,8% dans la classe moyenne. Le milieu rural enregistre 41% de femmes dans la classe moyenne contre 53% dans le milieu urbain. Pour la classe supérieure, l’on compte 80% en milieu urbain et 19,39% en milieu rural.

Les femmes sont à 38,6% illétrées, 41,8% au niveau d’étude primaire, 25% au niveau post secondaire et 5,73% au niveau secondaire et supérieur, a pousuivi Dr Sangaré. Il a noté, entre autres, que le logement, la source d’énergie et le capital humain contribuent majoritairement à placer la femme dans la classe moyenne, respectivement à 19%, 17% et 14%.

Quant à la directrice de la coordination des services socio éducatifs de base au MFFE, Koutouan Félicité, elle a noté que selon le 5e Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2021), la Côte d’Ivoire compte 3 696 301 personnes ayant moins de cinq ans (soit 12,58% de la population totale).

Entre autres, dans le pays, 157 centres d’action communautaire pour l’enfance (CACE), 112 centre de protection de la petite enfance (CPPE) et 173 structures agréées ont permis d’enregistrer 22 941 enfants pour le compte du MFFE; 4 041 structures au ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation avec 263 451 enfants; sept structures au ministère de l’Emploi et de la Protection sociale.

Pour terminer, Pr Cabral a formulé le vœu qu’à travers une interaction plus poussée entre les chercheurs et les décideurs, des réponses adéquates soient apportées à ces entraves réelles à la promotion des femmes dans le monde du travail que constituent les contraintes d’accès aux services de garde d’enfants.

Source: Agence Ivoirienne de Presse