Les communautés riveraines des zones côtières des villages de Monogaga et Taki de San Pedro ainsi que Nero mer de Grand Béréby ont bénéficié, de lundi à jeudi, sur leurs différents sites d’habitation, d’un atelier de renforcement de leurs capacités de résilience en matière d’atténuation et d’adaptation à l’érosion côtière.

Ces communautés du littoral ont été instruites par une équipe de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) et de son partenaire, la Fédération des réseaux et association de l’énergie de l’environnement et du développement durable (FEREADD), dans le cadre du projet BENKADI.

Elles ont appris en termes de pratiques résilientes, face aux effets de l’érosion côtière, qu’elles doivent laisser l’évolution naturelle se poursuivre là où les enjeux ne nécessitent pas une action.

Elles peuvent intervenir, si besoin, de façon limitée en employant des méthodes douces pour accompagner les processus naturels, notamment, le planting d’arbres, de cocotiers, de mangroves, le rechargement de plage en sédiment et le remplissage des sacs de sable pour freiner la dégradation des côtes.

Les formateurs, le président du conseil d’administration de la FEREADD, Loukou Koffi, le chargé de projet, Bahi Zokora Maxim, et l’experte en genre et inclusion de la CSCI, Matchangué Koné, ont invité les populations à organiser un repli stratégique lorsque les constructions proches du rivage sont soumises à un risque lié à l’érosion marine.

L’érosion côtière est une perte de sédiment provoquée par les actions humaines et naturelles, entre autres, l’extraction de sable en bordure de mer et les effets du changement climatique qui est dû en partie à la destruction de la forêt et l’émission de gaz à effet de serre.

Les techniques de plaidoyer ont été enseignées aux participants pour mener auprès des structures compétentes des démarches pour des solutions à leurs problèmes, afin de pouvoir réagir et s’adapter en cas d’éventuelles sinistres liés à ce phénomène.

Les femmes, les enfants et les personnes en situation de handicap et vulnérables, étant plus exposés, il a été consigné aux communautés d’anticiper en les engageant et en les prenant en compte dans les prises de décisions pour mieux réagir face aux effets des catastrophes naturelles.

Des problèmes prioritaires pour lesquels le projet BENKADI fera un plaidoyer auprès des décideurs et partenaires au développement, ont été identifiés au cours de la sensibilisation. Au niveau de Monogaga, le plaidoyer portera prioritairement sur les difficultés d’accès au village liées au mauvais état de la route, la réhabilitation du centre de santé non fonctionnel depuis 10 ans et le problème d’accès à l’eau potable.

BENKADI est un projet de plaidoyer mis en œuvre depuis 2021 par les organisations de la société civile du Benin, du Burkina Faso, du Mali et de la Côte d’Ivoire, sous le lead de l’organisation Hollandaise Woord en Daad, pour une durée de cinq ans. Il est financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas.

Il est implémenté dans 15 régions ivoiriennes par la CSCI. L’accent est mis principalement sur les problématiques relatives à l’atténuation et l’adaptation des effets de l’érosion côtière sur les populations riveraines dans cinq régions, dont le district du Bas-Sassandra. Dans les 10 autres régions, il est question de la préservation des aires protégées face aux agricultures extensives.

Source: Agence Ivoirienne de Presse