Tout grimpe en ces dernières heures de l’année 2021 à Abidjan. La hausse des prix des produits sur le marché, la densité des bouchons un peu partout dans les communes et le taux élevé du nombre de cas de contamination de la grippe saisonnière et du Covid-19 qui se réinvente chaque fois avec de nouveaux variants, inquiètent de plus en plus les populations.

La grogne des commerçants face à la hausse des prix

Le boulevard Nangui Abrogoua dans la commune populaire d’Adjamé grouille de monde, mardi 28 décembre. « Approchez, venez essayer…», crie à gorge déployée, un vendeur de vêtements, transpirant à grosse goutte.

Au grand marché de cette commune cosmopolite, des prix des denrées alimentaires, des vêtements, des produits cosmétiques, des appareils électroniques ont subi une hausse au grand désarroi des consommateurs.

« C’est de l’arnaque! Pas plus tard que le mois dernier j’ai acheté un pantalon à 5000 fcfa, aujourd’hui le même vendeur décide de me le vendre à 7000 », accuse Koffi Romaric.

Un autre consommateur rencontré dans le parc à volaille déplore l’augmentation des prix du coquelet qui est passé de 3500 FCFA à 4000 FCFA.

Pour l’enseignant, Sopoudé Anicet qui tenait à faire ses achats dans l’effervescence qui prévaut au Black Market, marché noir d’Adjamé, la hausse des prix des produits est une réalité, mais fonction des types de produits. Les coûts de certains sont restés stables, tandis que pour d’autres, les coûts ont flambé sous l’impulsion des commerçants qui y voient une aubaine pour se faire des sous et rattraper les périodes de vache maigre passées, au détriment des consommateurs qui en subissent fortement les désagréments .

Une détaillante émet un avis contraire.« La hausse des coûts des articles au détail, est tributaire de l’augmentation des prix de gros au niveau des principaux marchés de ravitaillement (Chine, Lomé, Doubaï… etc.). Cela est également dû aux effets collatéraux de la pandémie à coronavirus », défend-t-elle.

Touré Abdoulaye, grossiste porte l’estocade en estimant que la hausse des prix trouve essentiellement ses origines au niveau des frais de conteneurs et de dédouanements. Sans toutefois écarter le phénomène dit ‘’des démarcheurs’’, dont le principe consiste à convoyer de la clientèle auprès d’un marchand régulier, tout en incluant leurs gains au coût de l’article proposé au client.

Des bouchons constatés un peu partout

La circulation se densifie au fil des jours à Abidjan en ces périodes de fêtes. Dans les grandes tout comme les petites artères, de gros bouchons empêchent la fluidité du trafic routier.

« Avant le mois de décembre, je partais d’Angré au Plateau en un quart d’Heure. Aujourd’hui, il faut compter plus d’une heure », fait observer, Malan Aka, un operateur économique.

Sur l’autoroute du nord, la densité de la circulation entre l’axe Adjamé-Yopouhon maintient les embouteillages jusqu’au delà de 22h au lieu de 20h à l’accoutumée.

Les bousculades sur le boulevard Nangui Abrogoua rendent difficile voire impossible de respecter la distanciation physique encore moins le port du masque prévus dans les mesures restrictives contre la Covid-19.

Une situation que peine à réguler les policiers parfois impuissants face aux vols subtiles qui s’opèrent en plein cœur de cette masse touffue par les malfrats, prenant le soin de ne pas attirer l’attention.

L’alerte des spécialistes face à la flambée des cas de Covid-19 et du variant Omicron

Depuis le vendredi 24 décembre 2021, le taux de contamination ne fait que grimper. Il est passé de 377 le jour du réveillon de noël à plus de 539 nouveaux cas, mardi 28 décembre 2021.

Devant cette montée en puissance, Pr Isaac Tiembre, médecin de santé publique rassure d’entrée que les états qui parviennent de l’Institut pasteur n’indiquent pas que le variant Omicron est arrivé en Côte d’Ivoire. Néanmoins cette structure sanitaire continue de faire des séquençages sur les sujets contaminés pour s’assurer davantage.

Dr Tiembre précise que moins dangereux que les précédents, le nouveau variant omicron se propage très rapidement et contamine facilement. Son taux de reproduction est très élevé.

Face à l’évolution ces jours-ci des cas de contamination liée à la période festive et à la menace de l’émergence de nouveaux variants, le spécialiste propose d’agir sur plusieurs leviers.

Le premier levier consistera à demander aux personnes qui ne se sont pas fait vacciner de le faire. A ceux qui ont fait leur première dose, d’aller faire la seconde.

« Aujourd’hui nous avons plus de six millions de personnes qui ont reçu la première dose et deux millions qui ont reçu les deux doses. La vaccination permet de se protéger et d’éviter l’émergence des variants », insiste-t-il.

Le deuxième levier repose sur l’application strict des mesures barrières. A savoir, la distanciation physique, l’hygiène des mains à l’aide des solutions hydro l’alcoolique, le port correcte des masques, poursuit le spécialiste.

Il suggère qu’à travers une communication juste et saine on fasse comprendre à la population que le variant est très contagieux. Il faut faire prendre conscience du risque actuel en instaurant des mesures restrictives. Agir au plus vite pour arrêter cette flambée.

Source: Agence Ivoirienne de Presse