Côte d’Ivoire-AIP/ Le témoigne d’une victime de VBG délivré aux “16 Jours d’activisme” de l’ONG EngenHealth
L’ONG EngenHealth a choisi comme cheval de campagne nationale de « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre (VBG) à l’égard des femmes et des filles?», le témoignage d’une survivante pour encourager la dénonciation des cas de VBG.
L’annonce a été faite mardi 29 novembre 2022, à Abidjan, lors d’un forum organisé par EngenderHealth en partenariat avec le collectif des activistes de Côte d’Ivoire, une association qui regroupe plus de 100 organisations de la société civile.
Cynthia Zoda Guela est une jeune femme qui a été victime d’un viol en 2013, qui l’a laissée ensanglantée, lors d’une descente d’une journée de travail. Suite à ce drame, elle est restée dans le coma pendant trois mois et internée plus de deux ans à l’hôpital. Neuf ans après, elle porte encore les séquelles de cette violence, à savoir la quasi perte de ses membres inférieurs, de l’usage correcte de sa voix et une perte de mémoire, un traumatisme suite au choc subi.
Aujourd’hui, elle et son époux, Guela Flan Achim, ont mis sur pieds l’ONG Kabova, qui signifie en langue locale Wê, “Aidons-les, apportons-leur notre soutien“, afin d’encourager la dénonciation comme moyen de lutte contre les VBG et de promouvoir le soutien aux survivantes de ces violences.
Pour la représentante du directeur régionale EngenderHealth Bureau Afrique de l’Ouest et Centrale, Ouattara Malamita Troh, des efforts ont été accomplis par les activistes et féministes, mais le fléau des VBG est encore pesant.
“Après la crise post-électorale, la Côte d’Ivoire enregistrait environ 600 cas de VBG dénoncés et pris en charge. Aujourd’hui, en septembre 2022, nous sommes à 5119 cas pris en charges par les différentes organisations activistes. Des efforts sont accomplis, mais reste beaucoup à faire“, a déclaré Mme Troh.
A cet effet, EngenderHealth a initié mardi 29 novembre, un forum en partenariat avec le collectif des activistes de Côte d’Ivoire en vue d’une synergie d’actions en intégrant les acteurs du Droit et la santé sexuelle à la reproduction (DSSR) et ceux engagés dans les VBG. “Plus le travail sera effectué en synergie, mieux on a la possibilité d’avoir une approche holistique pour les survivantes“, a déclaré la conseillère genre, jeune et inclusion sociale à EngenderHealth.
La tenue du forum découle de l’initiative “Ensemble, soutenir l’élimination des violences basées sur le genre contre les femmes et les filles en Afriques de l’Ouest“. Cette initiative consiste à la mobilisation de ressources pour les projets de lutte contre les violences basées sur le genre et de la santé sexuelle reproductive, dans la sous-région, tout d’abord, pour la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso et plus tard le Benin, le Mali et la Guinée.
Mme Fofana Amih de la direction du programme national de lutte contre les VBG au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, a salué cette initiative qui contribue à la lutte contre ce fléau en Côte d’Ivoire
La campagne annuelle internationale «?16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles?» a démarré le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Elle prend fin le 10 décembre, qui marque la Journée des droits humains.
Au plan national, la campagne porte sur le thème, “C’est tous activistes, tous solidaires dans la lutte contre les violences basées sur le genre“.
Source: Agence Ivoirienne de Presse