Côte d’Ivoire-AIP/ Le séchage des céréales sur la voie publique, une pratique dangereuse pour les piétons (Reportage)
La majorité de la population du Nord, notamment celles de Tengrela s’adonnent souvent au séchage des céréales des champs sur la voie publique, une pratique dangereuse pour les propriétaires de ces produits et les piétons en général.
Dès le lever du soleil, les populations exposent maïs, arachides, sorgho, riz et bien d’autres céréales au contact des rayons de soleil, espérant ainsi les faire sécher rapidement afin de les vendre ou de les conserver pour la consommation ou encore pour les prochaines semences.
Cette pratique risquée est exercée le plus souvent par des mineurs aux abords des voies fortement fréquentées par toutes sortes d’engins motorisés.
Interrogé à ce sujet, un riverain, Kalifa Koné, a souligné que l’an dernier, un accident s’est produit dans ces conditions dans la localité Blességué, située à une trentaine de kilomètres de Kouto. Ainsi, une jeune fille de 12 ans s’en est tirée avec des égratignures.
Un agent des forces de sécurité à Nigouni, dernier village ivoirien à la frontière avec le Mali, raconte qu’il était sur le point de percuter un gamin qui traversait la route avec imprudence pour s’occuper d’un tas de haricots exposés sur le trottoir. “C’est imprudent et très dangereux!”, a-t-il déploré.
Deux adeptes de la pratique interrogées ont semblé ignorer les dangers encourus. Pour Djamoutio Ouattara, paysanne, le bitume permet de bien sécher et plus rapidement les grains. “On reste toujours sur le trottoir pour éviter les voitures”, ajoute de son côté Mariam Diarra, affirmant que la pratique est devenue comme une tradition.
D’autres, par contre, se rendent compte du danger lié à cette pratique et la dénoncent. C’est le cas d’un responsable de la jeunesse de San, Pégangui Coulibaly, qui en a profité pour interpeller ses parents. “On doit trouver d’autres moyens de sécher les produits champêtres et éviter que le pire ne se produise”, leur a-t-il conseillé.
Certaines autorités ont également dénoncé cette pratique et décidé de mener des campagnes de sensibilisation auprès des populations. Mais, en attendant des décisions fermes, les populations continuent de faire sécher leurs récoltes sur les trottoirs aux abords des voies.
Source: Agence Ivoirienne de Presse