Les cours vont bon train au lycée moderne de Facobly après les vacances de Noël. Les acteurs du système éducatif de cette coquette ville font mains et pieds pour dispenser le savoir aux élèves. Mais le hic ! Le lycée de Facobly est dans un état de délabrement manifeste. Faute de réhabilitation, a-t-on constaté, mercredi 19 janvier 2022, lors de la distinction des meilleurs élèves du premier trimestre.
Un lycée dans les broussailles
Le lycée moderne de Facobly est dans les broussailles, les bâtiments gagnés par l’usure du temps, aux plafonds presque inexistants dans plusieurs salles. L’établissement a perdu de sa verve. L’enceinte est recouverte de part et d’autre, de longues touffes d’herbes et des branchages qui empêchent la vue. Le décor s’y prêtant, les moutons ne s’empêchent d’ailleurs pas de venir y brouter.
“Tel un pâturage, c’est ici que tous les jours ces moutons viennent brouter. Comme la cour est est remplie d’herbes, ces animaux aident à les désherber”, a ironisé un groupe d’élèves.
« Nous sommes contraints de faire cours dans ces salles que vous voyez vous-mêmes à côté des broussailles, et cela pas avec gaité de cœur, mais comment faire ? », s’interroge un élève.
Juste à côté, une imposante broussaille jouxte le long de certains bâtiments exposant les élèves à des risques. « Pour les herbes et la broussaille, nous faisons de notre mieux en organisant chaque mois, une journée de salubrité», a confié l’adjoint au chef d’établissement, Gondo Clément.
Le délabrement des infrastructures
La déliquescence des infrastructures laisse le lycée sans âme. Depuis l’entrée principale, rien n’indique que l’on s’engouffre dans un périmètre où l’on vient acquérir le savoir. L’enseigne, rouillée, abandonnée par les piliers qui la tenaient, jonche à terre, face contre des herbes jaunies par la saison, refusant d’annoncer aux visiteurs le site d’accueil.
Les 11 bâtiments qui composent l’établissement sont dans un état de vétusté avancé. Le crépi de la façade de certains bâtiments est par endroits totalement effrité. Des portes ont sauté au niveau de certains bureaux. L’administration du lycée n’est pas en reste, tant elle ne présente guère fière allure. Des débris de plafond qui pendent le long de la toiture finissent par convaincre de ce que pourrait être l’intérieur des bureaux.
Plus loin, un bâtiment servant de toilettes aux élèves est perché dans la broussaille. Les points d’eau n’existent que de nom. Le sol fendillé et crevassé au niveau de plusieurs salles enlève toute envie d’apprentissage dans cet établissement qui a participé à la formation de plusieurs cadres.
Les aires de jeux pour les cours d’éducation physique et sportive (EPS) subissent la loi de l’usure du temps, et requièrent des précautions aux élèves, afin de se mettre à l’abri d’éventuelles blessures graves.
Elèves et encadreurs face à l’insécurité
Le lycée de Facobly ne dispose pas de clôture, et constitue le passage privilégié des gens de tout acabit. les motos taxis en font d’ailleurs une voie prisée pour le transport de leurs clients.
« Nous lançons un appel aux autorités pour que le lycée puisse être clôturé parce que sans la clôture, c’est vraiment difficile. Aujourd’hui, le lycée devient un passage des clandestins et ceux qui veulent échapper à la gendarmerie », a alerté M. Gondo (l’adjoint du proviseur). De même, avec la proximité des salles de classe et des toilettes qui débouchent directement sur les broussailles, les élèves sont exposés à d’éventuelles morsure de reptiles ou autres bestioles dangereuses.
L’établissement a besoin d’une cure de jouvence, afin que l’excellence dont rêvent les acteurs du système éducatif de cette ville demeure une valeur sûre, par l’apprentissage dans un cadre adéquat. Le conseil régional du Guémon a entrepris sa réhabilitation en 2020. Malheureusement, sur les 11 bâtiments, seulement cinq ont été réhabilités. Ils n’ont pas été électrifiés. Les six autres sont encore en souffrance depuis décembre 2020.
« Nous nous tournons vers le conseil régional qui, au mois d’août 2020 a promis réhabilité le lycée (…) Pour des raisons que nous ignorons, les travaux sont arrêtés depuis décembre 2020 », s’est inquiété M. Gondo qui a lancé un appel à la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Marietou Koné afin ”qu’un regard bienveillant” soit adressé à la situation difficile du lycée de Facobly.
“Le lycée a été construit dans les années 1978 au même moment que le collège d’enseignement général de Biankouma, Bangolo et celui de Duékoué. Le lycée de Biankouma, Bangolo ont eu la chance d’être réhabilités, tel n’a pas été le cas du lycée de Facobly’’, regrette-t-il.
Le Comité de gestion du lycée, par la voix de son vice-président, Anderson Manu, sollicite les cadres pour sa réhabilitation et lui redonner son lustre d’antan.
Source: Agence Ivoirienne de Presse