Côte d’Ivoire-AIP/ ” La formation joue un rôle important dans le renforcement et le développement des compétences “, selon le DG du CED-CI (Interview)
Nous vivons dans un monde en pleine mutation et les situations de travail qui sont en constante évolution exigent des compétences actualisées. Dans toutes les organisations, la formation qui est devenue une modalité de professionnalisation joue un rôle important dans le renforcement et le développement des compétences », a assuré le directeur général du Centre d’éducation à distance de Côte d‘Ivoire (CED-CI), Moussa Diabaté, rencontré par l’AIP à l’issue d’un séminaire de formation sur le thème « Processus d’évaluation des performances et développement du personnel ». Pour M. Diabaté, aucun dirigeant ne peut éluder la question de la formation continue et son importance dans le devenir d’une organisation. Interview
Monsieur le directeur général, parlez-nous du CED-CI que vous dirigez. Depuis quand existe-t-il, quelles sont ses missions, ses attributions son organisation et fonctionnement ?
Je suis Moussa Diabaté, directeur du centre d’éducation à distance depuis le 8 décembre 2021. On pourra dire que cela fait à peu près 11 à 12 mois que je suis à la tête de cette structure.
Il faut dire que le Centre d’éducation à distance est un établissement public à caractère industriel et commercial. Il a été créé en 2000 et il utilise principalement les TIC pour assurer la formation. Donc on va dire sa spécialité est la formation et le partage d’expériences à distance. Il a pour mission principale, le renforcement des capacités des agents et cadres des secteurs publics, privés, ainsi que des acteurs de la société civile, en assurant le perfectionnement de leurs compétences, par des formations et partages d’expériences, avec un bon rapport coût/qualité. Donc, voilà globalement ce que fait le Centre d’éducation à distance.
Mais il faut indiquer que le Centre d’éducation à distance est né de la volonté du gouvernement ivoirien qui a été accompagné en cela, par l’institution de la Banque mondiale. Parce que de plus en plus, les frais de formation à l’extérieur devenaient onéreux à l’époque, comme je l’ai indiqué tout à l’heure, aussi bien pour le secteur public, le secteur privé que pour les organisations de la société civile. Donc, il y avait une nécessité pour le gouvernement de créer un centre qui puisse prendre le relai pour essayer de minimiser les coûts. Entre autres, le Centre a pour mission globalement de promouvoir l’enseignement à distance afin d’assurer un partage de savoir nécessaire au développement. Il accroît également l’impact du développement à travers la maîtrise des techniques modernes de communication et donc, il intervient plus par la visioconférence, par ce que on appelle e-learning, donc l’apprentissage par internet.
Quel type d’agent forme généralement le CED-CI ?
Les formations du Centre s’adressent à un type divers d’agents. Pour le secteur public, nous intervenons sur tous les segments, on va dire. Mais nos formations sont orientées beaucoup plus sur les cadres dirigeants, mais les cadres dirigeants par rapport au fait qu’on pense qu’ils vont à, leur tour, favoriser l’encadrement de leurs équipes. Mais, en même temps, nous savons également que les cadres intermédiaires et même les agents ont besoin de renforcement des capacités pour que la chaîne d’attente de formation puisse être totale.
Donc, nous nous adressons à toute la chaîne de production qui permet d’apporter le changement et de la transformation à l’Administration, quand il s’agit de l’Administration publique. Pour le secteur privé, nous intervenons également sur toute la chaîne, mais nos formations sont orientées puisque ce sont des formations de haut niveau, et après, nous formons également les agents pour qu’ils puissent suivre le rythme avec le top management.
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Comment doit-on s’y prendre pour bénéficier de vos formations ?
Le Centre est un établissement public industriel à caractère industriel et commercial. Cela dit, le Centre reçoit des subventions de l’Etat mais en même temps, le Centre a pour vocation également de faire des ressources propres. Alors, nous exerçons ici une mission de service public. Cela veut dire que nos coûts ne sont pas les mêmes que ceux des structures privées. Nous avons des formations que nous faisons à la carte. Une entreprise ou un ministère peut s’adresser à nous pour dire qu’il souhaite que nous adressions une formation pour ses agents. A ce niveau, nous regarderons pour proposer un coût qui est vraiment hors de concurrence avec le secteur privé.
Pourrait-on avoir une idée, une estimation du nombre de personnes formées par le CED-CI depuis sa création ?
Depuis sa création, le Centre a formé environ 12 000 personnes. Mais il faut dire que sur ces 12 000, il y a au moins 80% du secteur public que nous avons formé, et autour de 12% du secteur privé et le reste, c’est la société civile.
Cela me donne l’occasion d’indiquer que le Centre est un établissement public. Il est coiffé par un conseil de gestion. Dans ce conseil de gestion, pour respecter les trois cibles que j’ai indiquées tout à l’heure, le conseil de gestion est composé de représentants du secteur public, de représentants du secteur privé et de représentants de la société civile.
A titre d’exemple, c’est le secteur public à travers le ministère de la Fonction publique qui assure la tutelle technique et administrative. Donc le conseil de gestion est présidé par madame le ministre qui est représentée par son directeur de cabinet. Pour le secteur privé, nous avons le patronat qui est représenté également par la Chambre de commerce. Au niveau des organisations de la société civile, nous avons une ONG et nous avons également l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI). C’est donc vous montrer un peu l’ouverture du conseil de gestion à toutes les cibles qui sont formées au niveau du Centre d’éducation à distance.
Justement, 80% du personnel émanant du public sont formés ici. Dites-nous, comment le Centre s’emploie à adresser certaines récriminations qui à tort ou à raison, sont faites à l’endroit du personnel public ? Je veux parler de l’absentéisme, le manque de dévouement ou même le manque de compétences.
Votre question m’embarrasse un tout petit peu, parce que, ces questions sont logiquement adressées au niveau de la tutelle, mais la tutelle, bien entendu, nous donne les indications pour ce qui concerne par exemple les aspects que vous avez évoqué.
Donc en ce moment-là, nous pourrons développer des modules pour parler d’éthique, de déontologie, pour apprendre de notre point de vue, un peu aux fonctionnaires ou du moins, leur rappeler les principes qui gouvernent le Statut général de la Fonction publique. Donc, voici un peu le niveau auquel nous pouvons intervenir dans ce domaine parce que nous, nous travaillons avec tous les ministères. Donc de ce point de vue, les thématiques transversales telles que ce que vous venez de d’indiquer, s’adressent à des questions de vertu, de discipline et de déontologie au niveau de la Fonction publique.
Comment se fait le choix des thématiques abordées ? Est-ce des thématiques à la carte ou bien, des potentiels bénéficiaires de formation vous soumettent des thématiques pour lesquelles ils souhaiteraient être formés.
Le CED-CI est un service public et donc de ce point de vue, nous travaillons sur des orientations qui sont données par le gouvernement. Nous mettons donc l’accent sur la gouvernance, l’employabilité des jeunes, l’autonomisation des femmes.
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Nous prenons nos modules au niveau des orientations qui sont données par le ministère de la Fonction publique, notamment par la direction de la Formation et du Renforcement des capacités. Cette direction adresse des questionnaires aux fonctionnaires à travers l’espace Fonctionnaire pour recueillir les besoins de formation. A ce moment-là, nous nous rapprochons de cette direction pour savoir quels sont les besoins des fonctionnaires et nous les adressons en fonction des thématiques qui sont abordées et en fonction des intérêts des métiers. Pour ce qui concerne le secteur privé, nous vous l’avons déjà dit, nous travaillons avec la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), également pour comprendre quelles sont les problématiques qui sont d’actualité au niveau du secteur privé. Pour ce qui concerne les autres, bien entendu, nous nous adressons à l’UNJCI et également à l’ONG que j’ai évoqué.
Pour ce qui concerne la problématique de formation au niveau des femmes, au niveau des jeunes, voilà un peu globalement comment est-ce que nous adressons ces questions-là.
Naturellement, il est clair que vous avez d’autres formations en vue. De plus en plus, on parle de modernisation de notre Administration. A votre niveau, sur quels problématiques comptez-vous mettre l’accent pour une administration véritablement moderne ?
Ce sont des problématiques qui sont chères à madame la ministre de la Fonction publique, bien entendu, au-delà d’elle, le gouvernement. C’est pour cela que nous avons un certain nombre de thématiques qui ont été déjà abordées et qui vont être abordées pour ce qu’il reste des thématiques. Alors ce qui est en cours en ce moment, qui est le processus d’évaluation des performances et de développement du personnel s’adresse beaucoup plus aux gestionnaires des ressources humaines (GRH). Nous avons déjà fait une thématique en amont sur cette question pour voir un peu comment gérer le profil de carrière aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé et c’est le prolongement aujourd’hui, pour que l’homme puisse adresser des questions d’évaluation de la performance. Parce que, de plus en plus, vous êtes n’êtes pas sans savoir que le gouvernement à travers le ministère de l’Economie et des Finances et celui du Budget, va sur l’orientation du budget-programme.
Le budget-programme est beaucoup plus orienté vers le résultat. Or qui dit résultat, il faut qu’on puisse évaluer ces résultats et pour atteindre ces résultats, il faut pouvoir évaluer la performance des agents qui sont les animateurs de l’Administration. Juste après ce thème, nous aurons l’Intelligence managériale et performance des entreprises. Cela va être orienté beaucoup sur le secteur privé pour adresser ces questions-là. Ensuite, nous avons la semaine prochaine, une formation par visioconférence avec un formateur basé à Dubaï. Cela va adresser des questions de digitalisation de notre Administration. Voici un peu comment est-ce que nous nous projetons et nous nous positionnons sur des thématiques qui permettent d’accompagner l’Administration dans son développement.
Monsieur le directeur, est ce qu’en thème de retour du personnel formé, est ce que les personnes qui viennent pour bénéficier de vos formations en sont véritablement satisfaites ? Ont-elles le sentiment d’avoir une plus-value ?
Des retours que nous avons, ces personnes sont satisfaites et surtout les organisations, les Administrations du secteur privé qui les envoient se former ici. Donc pour répondre à votre question, je veux dire un peu le mécanisme d’évaluation que nous faisons pour faire le suivi post-formation.
D’abord, il y a ce qu’on appelle l’évaluation à chaud. Lorsque nous finissons la formation nous faisons une évaluation à chaud avec les participants eux-mêmes, déjà qui se prononcent sur celui qui a qui a fait la formation, ils donnent leur avis sur le contenu de la formation et après nous avons une équipe de suivi-évaluation qui va également faire le suivi des personnes qui ont bénéficié des formations au centre dans leur milieu de travail. Au niveau de N + 1, voir si la formation qui a été donnée à leur collaborateur, ils les ressentent dans le vécu et le quotidien du travailleur, au niveau de sa performance au travail. Les retours que nous avons sont satisfaisants. Bien entendu, quelque fois, il y a des indications que ces responsables nous donnent et nous essayons de corriger cela dans les autres modules qui suivent.
Dernière question avant votre mot de fin: je suis directeur d’entreprise, je veux faire former mon personnel, je vous contacte, combien cela peut me coûter ?
Dire comme ça, on ne pourra pas vous donner un montant directement, mais vous nos saisissez, nous allons nous rapprocher de vous pour comprendre d’abord, faire une analyse de votre besoin de formation pour comprendre tous les compartiments qu’il y a dans votre entreprise et quels sont les types de formation que vous souhaitez. Après cela nous allons regarder les modules qui vont être développés. Parce que nos formations, également les coûts sont fonction des modules qui sont dispensés. Mais globalement comme je vous l’ai dit, nous sommes une structure de service public donc nous en tous cas, faire un tarif qui sera dans vos cordes.
Votre mot de fin monsieur le directeur général !
C’est d’abord remercier l’Agence Ivoirienne de presse (AIP) qui a fait le pas vers nous pour couvrir une partie de la formation qui s’est fait aujourd’hui. Notre mot, c’est à l’endroit des cibles que j’ai indiqué tout à l’heure, les fonctionnaires et agents de l’Etat, les travailleurs du secteur privé et également les responsables des organisations de la société civile.
Il faut dire que le Centre d’éducation à distance existe depuis 2000, le Centre intervient dans la formation dans le renforcement des capacités. Aujourd’hui, chacun le sait, la performance de nos organisations dépend beaucoup plus de la performance également des agents qui animent ces organisations. Donc, au-delà d’acheter tout le matériel technique qu’il faut, il faut former, former, former nos agents, former nos collaborateurs pour qu’ils puissent être plus performants au niveau de ce que nous attendons d’eux.
Le Centre d’éducation à distance était par le passé logé à l’Ecole nationale d’administration (ENA), mais depuis février 2022, nous sommes situés à la Riviera Abatta Akouédo-Est. Sur instruction de madame la ministre de la Fonction publique qui assure la tutelle, nous avons rejoint le siège du Centre d’éducation à distance. Notre site internet est www.ced-ci.org. Notre adresse e-mail, info@ced-ci.org. Pour nous joindre, il faut composer le numéro de téléphone, 27-22-52-72-00 ou le 07-07-04-09-68. Je vous remercie.
Source: Agence Ivoirienne de Presse