Côte d’Ivoire-AIP/INTERVIEW/ Cybersécurité : “L’Afrique ne doit pas craindre le déploiement de la 5 G” (Pdt Huawei Afrique de l’Ouest)
La jeunesse occupe une place de choix dans la vie de Huawei qui a mis en place différents programmes tels que Huawei ICT Competition, Huawei ICT Academy, Seeds For the Future. Dans une interview accordée à l’AIP, Etienne Liu, président de Huawei Afrique de l’Ouest, nous parle de la stratégie de son groupe pour les grands projets de développement.
AIP : On parle beaucoup de 5G dans les médias mais ça reste un sujet assez méconnu. Pouvez-vous nous expliquer de quoi s’agit-il ?
Etienne Liu : L’appellation 5G désigne la cinquième génération de réseaux cellulaires sans fil : à l’instar de la 3G et de 4G, elle améliore drastiquement l’accès au haut débit mobile. Elle offre donc de nouvelles possibilités de progrès technologique et d’innovation. Des technologies comme l’Internet des objets (IdO), devraient se développer avec la 5G. Véritable big bang technologique, elle concerne pratiquement tous ceux qui utilisent une connexion cellulaire. Chez Huawei nous sommes en pointe sur cette technologie puisque beaucoup d’industries en Chine ont des applications qui nécessitent le déploiement de cette dernière.
Comment comptez-vous déployer la 5G en Afrique ?
Le déploiement de la 5G dépendra du choix des États et nous seront présents à leurs côtés s’ils le souhaitent. Ce qui compte pour nous c’est d’apporter le réseau à tous et partout sur continent, qu’il s’agisse de 5G, de 4G ou encore de power band. Cette relation de réciprocité que nous avons bâtie dans tous les pays où nous sommes présents est avant tout basée sur la confiance et le respect des États. Pour rappel, nous sommes présents sur le continent depuis 1999 et le continent est important pour le groupe puisqu’en 2020 1/5ème de notre chiffre d’affaires y était réalisé. En accord avec les politiques publiques nationales, nous effectuons des investissements importants sur le continent soutenant le développement du digital e et renforçant l’inclusion numérique.
Au sujet de la 5G, il demeure encore des questions liées à la sécurité et à la souveraineté de l’information. Comment rassurer les personnes qui s’en inquiètent ?
Nous sommes conscients des enjeux de sécurité liés à la 5G notamment pour les entreprises et les administrations. En effet, si la 5G est une importante fenêtre d’opportunités pour leur développement, le passage à cette technologie peut impliquer, par exemple, de devoir migrer le cloud de l’entreprise. De fait, la feuille de route des responsables de la sécurité des systèmes d’information (RSSI) va évoluer et ce métier, en plein essor en Afrique, sera un maillon essentiel pour le développement de la 5G dans les entreprises.
Pour faire face aux enjeux de cybersécurité, vous avez ouvert en 2021 un centre mondial dédié à la cybersécurité et à la transparence. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce centre ?
Ce centre mondial de transparence en matière de cybersécurité et de protection de la vie privée se situe à Dongguan, en Chine. Nous avons souhaité investir dans cet établissement pour donner aux parties prenantes du secteur une plateforme pour partager leur expertise en matière de cybergouvernance et travailler avec eux sur des solutions techniques novatrices. Le centre est ouvert aux régulateurs, aux organismes de test tiers indépendants, aux organismes de normalisation, ainsi qu’aux clients, aux partenaires et aux fournisseurs de Huawei. Par conséquent un régulateur comme l’ARTCI peut se rendre à Dongguan afin de travailler avec nous. Ainsi nous espérons que cette émulation permettra de déployer la 5G dans un cadre sécurisé.
Vous avez mentionné le métier de Responsables de la sécurité des systèmes d’information (RSSI), pouvez-vous nous expliquer en quoi c’est important pour la cybersécurité et comment y accédé pour nos jeunes ?
Le responsable de la sécurité des systèmes d’information définit et met en œuvre la politique de sécurité de l’information de son entreprise ou de son organisation. Il protège donc l’entreprise des risques liés aux cyberattaques. Il est également en charge des projets comme les politiques de sécurité interne au niveau des employés (ex : changement de mot de passe tous les 6 mois etc…). C’est donc un métier primordial d’autant plus avec l’avènement de la 5G.
Avec tous ces enjeux, quelle place occupe la jeunesse dans la propension de vos activités dans le monde ?
Chez Huawei nous souhaitons mettre en avant la jeunesse africaine qui s’investie dans les métiers du numérique pour épouser des carrières comme celle de RSSI. Pour ce faire, nous mettons en place différents programmes à destination de la jeunesse tels que Huawei ICT Competition, Huawei ICT Academy, Seeds For the Future ; autant de programme qui permettent à ces jeunes de découvrir des métiers du numériques et leurs débouchés. Selon le « Cyber Workforce Report 2021 » de (ISC) il y a 2,72 millions de postes non-pourvus dans la cybersécurité dans le monde. C’est donc une filière très pourvoyeuse d’emploi pour une partie des 10 à 20 millions de jeunes Africains qui arrivent sur le marché du travail chaque année.
Source: Agence Ivoirienne de Press