Côte d’Ivoire-AIP/Inter/ Pandora papers : Des chefs de gouvernement et de personnalités épinglés pour évasion fiscale
Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a révélé les noms de plusieurs chefs de gouvernement et d’autorités dans le monde entier, qui ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, afin d’échapper notamment à l’impôt dans leurs propres pays.
L’enquête baptisée “Pandora Papers”, publié dimanche 3 octobre 2021, a mis au jour plus de 29 000 sociétés offshores, dans lesquelles les fonds ont été dissimulés.
Elle découle de la collaboration d’environ 600 journalistes à travers le monde, s’appuie sur quelque 11,9 millions de documents qui proviennent de 14 sociétés de services financiers, et a mis au jour plus de 29 000 sociétés offshores.
L’enquête a permis de découvrir les secrets financiers de 35 dirigeants mondiaux actuels et anciens, de plus de 330 politiciens et fonctionnaires dans 91 pays et territoires, et d’une liste mondiale de fugitifs, d’escrocs et de meurtriers.
Parmi les personnalités incriminées, le Premier ministre tchèque, Andrej Babis, le roi Abdallah II de Jordanie ou encore l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, le président équatorien, Guillermo Lasso.
Dans la plupart des pays, ces faits ne sont pas susceptibles de poursuites. Mais dans le cas des dirigeants, le rapport relève des questions d’éthique. A l’image du président kényan, Uhuru Kenyatta, qui a maintes fois affirmé sa détermination à lutter contre la corruption dans son pays et à obliger les officiels kényans à la transparence quant à leur patrimoine.
Pourtant, selon le volet des “Pandora Papers” qui lui est consacré, le chef de l’État kényan possède une fondation au Panama et plusieurs membres de sa famille directe possèdent plus de 30 millions de dollars logés dans des comptes offshore.
Le premier ministre Achi Patrick est le seul ivoirien du dossier Pandora Papers sur l’évasion fiscale. Il a été épinglé dans une affaire de contrôle jusqu’en 2006, d’une société offshore aux Bahamas, créée en 1998 alors qu’il était dans le privé, en qualité de consultant.
Du côté de Patrick Achi, les communicateurs avancent que la société au centre de l’affaire, n’a pas servi à réaliser des affaires illicites ou délictueuses en Afrique et qu’il ne s’agit pas d’une entreprise cachée, voire secrète ayant pu faire des affaires pour dissimuler une fortune, ou pour échapper au fisc local ivoirien ni ailleurs, contrairement à l’esprit de l’enquête dite Pandora Papers, indiquent des médias nationaux.
Tout comme lui, des réactions s’élèvent dans le monde pour contrecarrer les résultats de l’enquête.
Créé en 1997 par le Centre américain pour l’intégrité publique, l’ICIJ est devenu une entité indépendante en 2017. Son réseau compte des journalistes d’investigation dans plus de 100 pays et territoires, ainsi que quelque 100 médias partenaires. L’ICIJ s’est fait connaître, début avril 2016, avec la publication des Panama Papers, une enquête appuyée sur quelque 11,5 millions de documents provenant d’un cabinet d’avocats panaméen.
Source: Agence Ivoirienne de Presse