Dans un message, le Secrétaire général de l’ONU a déclaré qu’alors que chaque individu doit relever le défi de naviguer dans la dépendance croissante du monde à la technologie, « peut-être aucune population ne pourrait bénéficier davantage d’un soutien, que les personnes âgées ».
Pour António Guterres, ces technologies peuvent aider les citoyens âgés à rester connectés avec leurs proches, à assister à un service religieux ou à prendre position.
« Toutes ces actions et bien d’autres encore sont de plus en plus réalisées en ligne, d’autant que les individus et les communautés sont aux prises avec les restrictions imposées en réponse à la pandémie de Covid-19 », a-t-il dit.
Les personnes âgées ont souvent été laissées plus isolées pendant la pandémie et elles sont également plus exposées à la menace croissante de la cybercriminalité.
« Tout en prenant toutes les mesures possibles pour que les criminels sans scrupules qui s’en prennent aux personnes âgées rendent des comptes, nous devons également nous efforcer de renforcer les compétences numériques des personnes âgées, ce qui constitue une défense importante et un moyen d’améliorer leur bien-être », a déclaré M. Guterres.
Pour lui, les personnes âgées sont bien plus qu’un groupe vulnérable. « Elles sont une source de connaissances, d’expériences et de riches contributions à notre progrès collectif », a-t-il souligné.
Le Secrétaire général a également fait valoir que, lorsque les personnes âgées pourront accéder aux nouvelles technologies et les utiliser, elles seront mieux équipées pour contribuer à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD).
Le chef de l’ONU a conclu en demandant des politiques, des stratégies et des actions plus inclusives pour atteindre l’égalité numérique pour les personnes de tous âges.
La fracture numérique
Malgré la rapidité de l’innovation numérique et la croissance exponentielle, la moitié de la population mondiale reste hors ligne, le contraste étant le plus marqué entre les pays les plus développés (87%) et les pays les moins développés (19%). Les femmes et les personnes âgées sont également davantage victimes de l’inégalité numérique.
En Europe, par exemple, seul un Européen âgé sur quatre possède des compétences numériques de base ou supérieures, contre deux sur trois dans la tranche d’âge de 35 à 44 ans ; trois sur quatre chez les 25-34 ans et quatre sur cinq chez les jeunes (16-24 ans), selon des données de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU).
Une enquête de 2019 montre que, dans l’Union européenne, seul un répondant sur cinq âgé de 75 ans et plus, pratique au moins occasionnellement des activités sur Internet, contre 98 % des personnes âgées de 16 à 29 ans.
Les obstacles sont divers, notamment l’accès aux appareils numériques ou à l’internet, le manque de compétences, d’expérience et de confiance en soi. La conception des technologies rend également l’engagement plus difficile à un âge plus avancé, lorsque certaines déficiences physiques ou cognitives surviennent.
Exacerbé par le vieillissement
Tous ces problèmes devraient s’accentuer avec le vieillissement de la population mondiale.
À l’échelle mondiale, on comptait 703 millions de personnes âgées de 65 ans ou plus en 2019. Au cours des trois prochaines décennies, le nombre de personnes âgées dans le monde, devrait plus que doubler, pour atteindre plus de 1,5 milliard de personnes en 2050.
Les pays moins développés – à l’exclusion du groupe des pays les moins avancés – abriteront plus des deux tiers de la population âgée mondiale (1,1 milliard) en 2050.
L’augmentation la plus rapide devrait avoir lieu dans les pays les moins développés, où le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus pourrait passer de 37 millions en 2019 à 120 millions en 2050 (225%).
Source: Agence Ivoirienne de Presse