Côte d’Ivoire-AIP/ Des journalistes invitent les populations à une meilleure éducation par les médias
Abidjan, Lors d’un panel organisé par l’Observatoire ivoirien des droits de l’homme (OIDH) jeudi 27 janvier 2022 à son siège, des journalistes ont invité les populations à une meilleure éducations aux médias pour éviter les drames causés par les fakes news.
Au cours de ce panel qui avait pour thème « rôles et contribution des médias dans la lutte contre les fakes news en Côte d’Ivoire », l’idée première qui ressort est que les populations font l’amalgame entre tout ce qui est partagé sur les réseaux sociaux et les informations fournies par les journalistes professionnels qui, eux, sont régis par l’éthique et la déontologie que leur recommande le métier.
« En cette époque d’avoir la primeur du scoop et le rendre virale, le journaliste professionnel doit certes être prompte à rectifier le tir, mais non se précipiter à rédiger son article sans vérifier, car il y va de sa crédibilité. Les populations doivent savoir que les fondamentaux de notre profession recommandent la vérification des faits et non pas de créer les faits avant de publier l’article.
” Il y a plusieurs genres journalistiques (encadré, billet, reportage, interviews, compte rendus…) qui permettent aux journalistes de s’exprimer quelque soient leur tendance politique, mais retenons que les faits sont sacrés, les commentaires sont libres», a expliqué le secrétaire général du Réseau de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI), Elisé Bolougbeu.
Il a également affirmé que sa structure continue de mener des activités de sensibilisation contre les fakes news dans les « grins », les associations, les écoles et universités, sans oublier de recommander aux jeunes de ne pas toujours partager automatiquement les informations qu’ils reçoivent sur leur différentes plates formes internet.
« Nous prenons pour exemple la vidéo partagée en mai 2021 sur la prétendue maltraitance des ivoiriens dans le désert au Niger. Cela a malheureusement entraîné des échauffourées et de nombreux dégâts sur la communauté nigérienne en Côte d’Ivoire. Aussi, nous avons le cas de l’enterrement de DJ Arafat dont la tombe a été profanée. Les auteurs de ces fausses informations ont répondu de leur acte devant le Procureur de la république », a-t-il rappelé.
Sonia Tra Lou du service des Réseaux sociaux/ fact-checking de l’Agence ivoirienne de presse (AIP) a pour sa part rappelé qu’il existe une loi sur la cybercriminalité.
“Tout le monde s’érige en journaliste. Personne n’a le droit de se mettre derrière son clavier ou son smartphone pour partager une information fausse et/ou haineuse. Cette personne répondra de son acte qu’elle soit auteur de l’information ou qu’elle l’ai simplement partagée. Faites donc attention », a-t-elle notamment conseillé.
Pour ce qui concerne les journalistes, elle a relevé qu’il y a des ateliers de renforcement des capacités, mais également des barricades contre la prolifération des fausses informations.
« Les censures, en tenant compte de la nouvelle loi sur la presse de 2017, viennent de l’Autorité nationale de la presse (ANP) pour la presse écrite et numérique, ou de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) pour la presse audiovisuelle. Nul n’est censé ignorer la loi, donc le média/journaliste interpellé pour diffamation ou fakes news rentrent sous le coup du blâme, la suspension ou la radiation. Il y a également pour exemple, l’acquisition de la Carte d’identité du journaliste professionnel (CIJP) dont la commission paritaire d’attribution est logée au ministère de la communication. Tout cela pour montrer le regard de l’autorité gouvernementale dans notre milieu», a-t-elle ajouté.
Le président de la Plateforme de la presse numérique de Côte d’Ivoire (PNCI), Joel Nianzou, a quant à lui affirmé que pour une meilleure émulation dans le milieu du journalisme, il a été instauré des concours tels que le Prix Ebony ou encore les Awards de la presse numérique et bien d’autres prix.
« Aux jeunes, je recommande de ne pas partager les informations à tout va sans la vérifier. Elles peuvent avoir une incidence sur la cohésion sociale, la sécurité et même provoquer des incidents diplomatiques. Au lieu de vous intéresser seulement qu’aux buzz, formez-vous, partagez les bonnes pratiques avec vos proches, les astuces et autres applications numériques pour vérifier les textes, les images, les photos. Google Images, Yandex, TineEye… sont des moteurs de recherche et tout cela est disponible sur internet. Vous êtes les dirigeants de demain et devrez avoir dès aujourd’hui des comportements responsables », a recommandé Marina Kouassi, exerçant sur la plateforme « Média Citoyen » et présidente du Salon ivoirien des jeunes femmes journalistes.
Ce panel d’échanges financé par la National Democratic Institut (NDI) est le début de plusieurs meet-up qui seront organisés par l’OIDH, afin d’atténuer les effets de la désinformation en ligne en Côte d’Ivoire, a informé le chargé de programme Yannick Anaki.
Source: Agence Ivoirienne de Presse