Des populations impactées par les travaux du métro d’Abidjan, au quartier N’Guessankoi dans la commune d’Abobo (Abidjan Nord), ont plaidé vendredi 12 novembre 2021, pour une diligence du Premier ministre, Patrick Achi, afin que leurs indemnités de déguerpissement soient payées.
Elles ont affirmé lors d’une conférence de presse que contrairement à ce que l’opinion publique croit, aucune indemnisation n’a été reversée dans la majorité des cas concernant leur quartier, avant le démarrage de leur déguerpissement en août 2021.
« On souhaiterait que le Premier ministre se penche un peu sur notre cas, nous sommes encore dehors et on n’a pas encore été dédommagé. Pour qu’il s’imprègne de la situation, il faut qu’il accepte de nous recevoir, c’est nous qui vivons les problèmes et non les chefs de projets », a déclaré le porte-parole de l’Association des impactés de N’Guessankoi, Fofana Adama.
Il a expliqué que jusqu’à ce jour, 90% des propriétaires qui ont vu leurs maisons démolies, n’ont pas encore perçu leur argent, et 70% des locataires et commerçants impactés n’ont également pas été indemnisés. « Ce qui est dramatique, c’est qu’il y a eu un début de paiement mais les paiements se font à compte-goutte et souvent, on appelle des gens qui ne sont pas connus de nous », a-t-il indiqué.
Pour M. Fofana, les populations ayant accepté d’accompagner le projet du métro ne doivent passer pour des laissés-pour-compte. « On veut bien faire des sacrifices mais il ne faut pas qu’on soit les sacrifiés. Nous n’allons pas entrer en belligérance, on va choisir les moyens qu’il faut pour que notre voix puisse porter. Il faut que les autorités nous comprennent et prennent en compte nos souffrances. On n’attend réellement une main opportune du Premier ministre », a-t-il exprimé.
Le porte-parole des déguerpis a déploré le manque de sincérité qui a prévalu. « La parole qui a été donnée était qu’on allait d’abord nous recenser, nous appeler pour entrer en négociation et après accord, on nous dédommageait et on nous donnait un préavis pour quitter les lieux. Malheureusement, rien de tout cela n’a été fait. Ils ont tellement été rassurants et convaincants que nous on dormait tranquille », a confessé M. Fofana.
Le président de l’Association, Bamba Boikari, a indiqué qu’au total, 10 100 personnes sont impactées par le projet du métro d’Abidjan. « Nous saluons le comportement citoyen des Abobolais qui n’ont pas réagi brutalement. Nous demeurons dans cette logique citoyenne. Les impactés sont dans la souffrance et nous plaidons solennellement pour le paiement de nos indemnités », a-t-il indiqué.
Le président de l’ONG Mouvement Colombe Ivoire, Sylla Sékou, a souhaité qu’un état d’indemnisation des impactés du métro d’Abidjan soit mis à leur disposition, pour un meilleur suivi.
Le Projet de la ligne 1 du métro d’Abidjan est un projet de service de transport public de voyageurs qui vient en complément des services de transports existants qui n’arrivent pas à satisfaire, à l’heure actuelle, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, la forte expression de la demande de transport entre les différentes communes composant le district autonome d’Abidjan, en particulier le long de l’axe Nord-Sud.
Source: Agence Ivoirienne de Presse