Abidjan, 8 fév 2023 (AIP)- Portrait de l’ancienne chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Angela Merkel lauréate du Prix Félix Houphouët-Boigny-UNESCO pour la recherche de la paix, édition 2022 qui recevra son prix mercredi 8 février 2023 à Yamoussoukro
Vie privée
Née Angela Kasner le 17 juillet 1954 à Hambourg, Angela Merkel épouse en 1977, le physicien Ulrich Merkel. Après son divorce en 1982, elle décide de conserver le nom de Merkel. Elle se remarie le 30 décembre 1998 avec le professeur de chimie Joachim Sauer. Elle n’a pas d’enfant.
Ses enseignants la décrivent comme une élève réservée mais bien intégrée. Elle obtient d’excellents résultats scolaires, notamment en mathématiques et en langues étrangères. Elle parle aujourd’hui couramment l’anglais et le russe. Elle est physicien de formation.
Angela Merkel et Jaap de Hoop Scheffer en 2006 ( photo d’archives)
Vie politique
Angela Merkel est continuellement élue au Bundestag depuis 1991. Elle a été ministre fédérale des Femmes et de la Jeunesse au sein du cabinet Kohl IV, de 1991 à 1994, avant de se voir confier le ministère fédéral de l’Environnement, de la Protection de la Nature et de la Sécurité nucléaire du cabinet Kohl V, jusqu’en 1998. Elle devient, en 2000, la première femme présidente de l’Union chrétienne démocrate (CDU).
Après la victoire relative de la droite aux élections fédérales de 2005, elle est investie chancelière fédérale et devient ainsi la première femme à accéder à cette fonction en formant une grande coalition alliant la CDU/CSU et le Parti social-démocrate (SPD). Elle est reconduite dans ses fonctions à la tête d’un gouvernement CDU/CSU-FDP en 2009, puis d’un nouveau gouvernement de coalition CDU/CSU-SPD en 2013 et 2018.
Si elle bénéficie de résultats économiques jugés satisfaisants, elle est cependant fragilisée par sa politique d’ouverture des frontières lors de la crise migratoire en Europe et par le score historiquement faible recueilli par la CDU/CSU lors des élections fédérales de 2017.
Angela Merkel ( photo d’archives)
Quatre mandats à la tête de la chancellerie allemande
L’ex-chancelière allemande a occupé cette haute fonction du 22 novembre 2005 au 8 décembre 2021.
Le 25 octobre 2002, après cinq semaines de difficiles négociations, le SPD et la CDU/CSU concluent un accord par lequel Angela Merkel est désignée chancelière fédérale (Bundeskanzlerin). Elle présente son gouvernement de coalition le 12 novembre, et est élue par le Bundestag le 22 novembre avec 397 voix sur 611 parlementaires, 202 contre et 12 abstentions. Angela Merkel est la première femme chancelière d’Allemagne ; à cinquante et un ans, elle est aussi la plus jeune personnalité politique de l’histoire allemande à occuper ce poste.
Durant son premier mandat, Angela Merkel a jouit d’une cote de popularité de plus de 60 % d’opinions positives, un score sans précédent dans l’histoire allemande et unique pour un chef de gouvernement européen en fonction. Le 27 septembre 2009, la CDU/CSU remporte les élections législatives, avec 33,8 % des voix et 239 sièges. La « grande coalition » prend donc fin et cède la place à une «Coalition noire-jaune» entre la CDU/CSU et les libéraux du FDP. Angela Merkel est alors la première chancelière depuis Konrad Adenauer à avoir dirigé au moins deux coalitions différentes.
Angela Merkel est élue pour un troisième mandat de chancelière fédérale le 17 décembre, par 462 voix pour, 150 contre et 9 abstentions. C’est la quatrième titulaire du poste de chancelier fédéral à entamer un troisième mandat, après Konrad Adenauer, Helmut Schmidt et Helmut Kohl, seulement la troisième à le faire après avoir enchaîné deux mandats complets consécutifs. Par ailleurs, c’est la première fois qu’un chancelier fédéral changeant de coalition gouvernementale forme une coalition avec laquelle il a déjà gouverné.
Près de six mois après les élections législatives le 24 septembre 2017, pour son quatrième mandat avec 364 voix contre 692.
Elle ne brigue pas un nouveau mandat de chancelière aux élections fédérales de 2021, qui voient le SPD d’Olaf Scholz, vice-chancelier et ministre fédéral des Finances, arriver en tête avec 25,7 % des suffrages exprimés, alors que la CDU/CSU, conduite par Armin Laschet, réalise son plus faible score historique, avec 24,1 %. Angela Merkel reste à la chancellerie jusqu’à ce que son successeur soit investi.
Elle aura donc tenu le poste sur une durée de 16 ans et 16 jours, soit dix jours de moins que le record de longévité pour un dirigeant fédéral allemand, que détient Helmut Kohl avec 16 ans et 26 jours à la chancellerie.
Angela Merkel et Barak Obama (ph d’archives)
Multiples distinctions dans le monde
Désignée à quatorze reprises femme la plus puissante du monde par le magazine Forbes (de 2006 à 2020, sauf en 2010), elle est durant ses années au pouvoir perçue comme étant la personnalité politique la plus puissante de l’Union européenne.
Le 17 novembre 2010, Barack Obama, le président des États-Unis, lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute décoration civile américaine, qui est attribuée « à des individus ayant contribué à la sécurité ou aux intérêts nationaux des États-Unis ». La cérémonie a lieu le 7 juin 2011.
Le magazine américain Forbes la place en tête de sa liste des femmes les plus puissantes du monde chaque année de 2006 à 2009 et de 2011 à 2020, en 2010, elle est classée 4e par Forbes, elle est désignée deuxième personne la plus puissante du monde en 2012, derrière Barack Obama.
Angela Merkel est la première femme chancelière d’Allemagne, à 51 . Elle est aussi la plus jeune personnalité politique de l’histoire allemande à occuper ce poste.
Elle reste très populaire auprès des Allemands, et cela de manière assez constante et inédite dans le pays pour un chef de gouvernement alors que son programme, son parti ou le travail de ses gouvernements ne suscitèrent guère d’enthousiasme.
des immigrants ( photo d’archives)
Ses actions en faveur de la paix
En 2015, confrontée à la question de la crise migratoire en Europe, elle affirme que l’Allemagne doit être un pays d’accueil et prend le parti des réfugiés en opposition aux manifestations contre l’installation de migrants.
Selon le journaliste Robin Alexander, dont le livre sur ce sujet, Die Getriebenen (2017), est un best-seller en Allemagne, elle avait initialement prévu de fermer les portes du pays mais aurait finalement cédé sous la pression médiatique, alors que circulaient des photos de migrants morts dans un camion abandonné sur une autoroute, celle d’Aylan, et afin d’éviter d’assumer l’idée de policiers allemands refoulant des migrants devant les médias. Elle annonce néanmoins souhaiter promouvoir un accord sur une répartition « contraignante » des migrants dans les différents pays de l’Union européenne, proposition qui bute sur le refus de quatre pays d’Europe centrale et du Danemark.
Devant l’afflux des migrants, sa politique est sévèrement critiquée par ses partenaires politiques de la CSU. Le 13 septembre 2015, son gouvernement prend la décision de rétablir les contrôles à la frontière avec l’Autriche, qu’il avait fait fermer provisoirement pour contenir l’arrivée de nouveaux migrants. La ville de Munich, principal point d’accueil, est saturée, et les autorités réquisitionnent des trains pour répartir les immigrés au niveau fédéral. En 2017, l’Allemagne dépense 21 milliards d’euros pour tenter d’intégrer les migrants. Alors que l’inquiétude des Allemands augmente, la cote de popularité de la chancelière connaît une baisse importante.
L’ancienne chancelière fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, est lauréate du du Prix Félix Houphouët-Boigny – UNESCO pour la recherche de la paix, édition 2022. Le jury du Prix l’a désignée en reconnaissance de son action pour l’accueil des réfugiés, rapportent une note d’information.
«L’ensemble du Jury a été touché par sa décision courageuse, prise en 2015, d’accueillir plus de 1,2 million de réfugiés venus notamment de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et d’Erythrée. C’est une leçon qu’elle laisse à l’histoire », a déclaré le président du Jury, Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018.
Créé en 1989, le Prix se propose d’honorer chaque année les personnes, institutions ou organismes privés ou publics ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations Unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO.
Le Prix a déjà été décerné à 29 autres personnalités dont Nelson Mandela et Frederik W. De Klerk (1991), Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat (1993), Mary Robinson (2000), Abdoulaye Wade (2005), Luiz Inácio Lula da Silva (2008), Giuseppina Nicolini et SOS Méditerranée (2017).
Source: Agence Ivoirienne de Presse