Le chercheur adjoint du projet performance monitoring for action (PMA), Dr Fassassi Raimi a déclaré mercredi 18 septembre 2020, à Abidjan, lors de la journée de l’avortement sécurisé, que 62% des femmes ont recourt à des avortements à haut risques.
« La majorité des avortements sont à haut risque, et 1/ 3 des femmes utilisent une méthode recommandée par un prestataire clinique. Ce qui veut dire que les 2/3 pratiquent l’avortement dans des conditions qui ne sont pas sécurisées du tout, et les cas les plus graves, ce sont les 62 % des femmes qui réalisent leur avortement avec un plateau technique et des médicaments inappropriés », a déploré Dr Fassissi, lors de son intervention sur « l’incidence et sécurité de l’avortement en Côte d’Ivoire : résultats d’une enquête ».
Il souligne que ce taux de 62% concerne surtout les femmes les plus jeunes de 15 à 19 ans en général et 3/4 les femmes rurales, et que très souvent, les avortements à haut risque contribuent à la mortalité et la morbidité maternelle.
Comme solution, il a préconisé la légalisation de l’avortement et meilleures offres des méthodes de planification familiales pour éviter les avortements.
La présidente de l’Action contre les grossesses non désirées et à risques (AGnDR), Honorine Adou, a pour sa part soutenu que sa structure veut accentuer son plaidoyer en faveur de la réduction du taux de mortalité maternelle en Côte d’Ivoire.
Face à ce tableau peu reluisant, Mme Adou a indiqué que sa structure, à travers cette journée, veut créer un cadre de concertation pour réfléchir sur la problématique du droit en santé de la reproduction, de la planification familiale et à mise en place d’une loi dans ce domaine.
« Nous demandons à l’Etat de comprendre que les femmes souffrent dans leurs droits, et les statistiques sont alarmants. Nos femmes, nos jeunes filles meurent de l’avortement clandestin » a-t-elle regretté, déplorant le fait que bien, nonobstant l’interdiction de l’avortement en Côte d’Ivoire, les chiffres montrent le contraire.
Cette journée internationale a pour thème général, « Améliorer l’accès à des services de haute qualité centrés sur la personne ». Elle a pour but de sensibiliser les jeunes, les femmes dans les communautés, sur la problématique de l’avortement sécurisé, de discuter des enquêtes du performance monitoring for action (PMA), d’organiser des communications de masse sur le droit des femmes et un accès complet aux services de soins en santé sexuelle reproductive.
Créée en 2019, l’AGnDR qui est issue de la coalition de la société civile ivoirienne pour la santé de la reproduction et de la planification familiale (CSC4SR/PF) œuvre pour domestication de l’article 14- 2 C du protocole de Maputo dans les lois et directives sanitaires du pays et plaide pour l’avortement sécurisé et une offre de service complet de santé sexuelles.
Source: Agence Ivoirienne de Presse