Côte d’Ivoire-AIP/Inter/ Le Président de la transition au Mali et son Premier ministre libérés
Le président de la transition au Mali, Bah Ndaw, et le Premier ministre, Moctar Ouane, arrêtés lundi et démissionnaires selon les militaires, ont été libérés dans la nuit du mercredi 26 au jeudi 27 mai 2021, rapportent des médias internationaux.
Leur libération a été confirmée par un responsable militaire sous couvert d’anonymat et confirmée par les membres de leurs familles. Leur remise en liberté était une des exigences de la communauté internationale face à ce qui s’apparente au deuxième coup d’État en neuf mois.
L’homme fort du pouvoir malien, le colonel Assimi Goïta, avait fait arrêter lundi 24 mai le président, le Premier ministre avec d’autres personnalités de la transition.
Le colonel Goïta les avait accusés d’avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter alors qu’il est le vice-président en charge des questions de sécurité, attribution primordiale dans un pays dans la tourmente des violences en tous genres, et notamment jihadistes.
Les militaires avaient indiqué mardi que MM. Ndaw et Ouane avaient démissionné, sans qu’on sache dans quelles conditions.
Depuis leur arrestation, le président et le Premier ministre de transition étaient tenus au secret au camp militaire de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako, là où le président Ibrahim Boubacar Keïta, réélu un an plus tôt, avait été conduit lui aussi par les colonels en août 2020 et poussé à annoncer sa démission.
Mercredi, le président Bah Ndaw et son Premier ministre Moctar Ouane ont reçu la visite d’une mission de diplomates à la base militaire de Kati. La délégation était constituée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine (UA) et de la Mission de l’ONU dans le pays (MINUSMA). Elle a rencontré le vice-président de la transition, colonel Goïta, pour lui ré-exprimer leur mécontentement face à l’arrestation des autorités maliennes, décriée par toute la communauté internationale.
Les États-Unis ont suspendu l’assistance aux forces de sécurité et de défense maliennes, a annoncé le département d’État, précisant que Washington étudierait “des mesures ciblées contre les responsables politiques et militaires qui ont entravé la transition civile vers une gouvernance démocratique”.
Les pays européens sont également prêts à des sanctions, a déclaré le président français Emmanuel Macron qui a parlé de “coup d’État dans le coup d’État”.
Source: Agence Ivoirienne de Presse